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Un objet cinéphile …

Le samouraï
Jean-Pierre Melville (1967)

 

Jef est un pro qui tue le patron d'un night-club. En repartant il croise une chanteuse qui pourrait bien le compromettre. Heureusement que Jef avait tout prévu et s'était taillé un alibi implacable à un point tel que lorsque la police le retrouve en train de jouer aux cartes, il dit "2h, 2h15" à des flics qui l'auraient laissé tranquille s'il avait menti davantage. C'est alors que débute l'enquête dans laquelle Jef est le suspect principal. Melville filme tout ça à la Melville, c'est cadré au centimètre, froid et il s'attarde sur ce qui n'est pas cinématographique pour faire un poil documentaire. Ainsi Jef essaye des clefs et la filature dans le métro est aussi palpitante qu'un trajet sur la ligne 4 entre Marcadet-Poissonniers et Saint-Michel. Quant à Delon, il est la figure mythique du tueur méticuleux et moral mais propose généralement une mine béate et un regard vide. De fait, "Le samouraï" se regarde comme objet cinéphile mais je n'ai jamais pu me faire au personnage principal. On dirait un imbécile congénital, l'air ahuri, dans son non-jeu, ou bien inexpressif et droit comme un piquet où je l'aurais aimé mystérieux et charismatique.



Il n'a pas l'air bien malin, le samouraï.