François Merlin est un type mal rasé qui écrit des romans d'espionnage bas de gamme, clope au bec. Il vit dans un appartement déglingué parisien, sous la pluie et dans le froid. Dans ses romans, Merlin est Bob Saint Clar, un espion séducteur qui tue à tout va dans des décors paradisiaques, charme Tatiana, sa voisine anglaise étudiante en psycho et lutte contre le colonel Karpoff, son éditeur désagréable et méprisant. Comme dans nombre de films d'action-comédie avec Belmondo, ce dernier surjoue abondamment et quelques blagues font toujours sourire, dix, vingt-cinq ou trente-sept ans après (selon votre âge). Et pourtant, si on n'y fait bien attention, il n'y a dans ce film que deux événements en boucle : Belmondo espion vit dans un univers parfait ou tout est facile et lui réussit. Belmondo écrivain vit dans un univers pourri ou rien ne marche. Ensuite l'écrivain utilise son roman pour se venger de la réalité, en humiliant son électricien (par exemple) ou l'espion lui-même (à trois reprises, tout de même).