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Joey DeMaio
L'interview



A la question, le métal est-il sur le point de mourir ?, je réponds NON. Quatre gars chevauchant des motos sont là pour nous le prouver. Leur nom : Manowar. Torse nu, entourés de filles en bikini, une bière à la main, ils dispensent le message définitif. Pour en savoir plus sur le phénomène, j'ai rencontré pour vous le leader du groupe, Joey De Maio, dans un bar louche de Chicago.


Bonjour monsieur De Maio.

Salut mec !

Excusez-moi, vous allez faire toute l'interview en slip ?
Ouais.

C'est étonnant, vous n'avez pas de poils sur le torse. Vous vous épilez ?
Bien sûr. Les femmes préfèrent les éphèbes comme moi. Bodybuildé, la peau lisse comme le cul d'une nonne, ça les excite. Mes frères de Manowar et moi l'avons remarqué. D'ailleurs, pense à me filer ton adresse, je t'enverrai un string du groupe avec écrit We fight for the king dessus.

Ah... euh... merci... bon... sur scène, vous vous plaisez à répéter sans cesse "Heavy Metal will never die". Mais franchement, qui voudrait tuer le métal ?
Les Wimps.

Les Wimps ?
Des pauvres mecs qui trahissent le Métal. Chez Manowar, nous sommes des frères du vrai métal et on leur botte le cul à ces fiottes.

Vous êtes frères du vrai métal ?
Oui. Le vrai Métal, c'est Manowar. Pas de violons à la con ou d'orchestres de mes deux. Franchement, les autres groupes jouent, Manowar tue !

Pourtant, sur votre dernier album, il y a un morceau d'opéra (Nessum Dorma).
Ouais. L'idée ne me plaisait pas mais Eric a insisté (Eric Adams, le chanteur). Je me demande s'il n'est pas en train de virer de bord. Le mois dernier, je l'ai surpris dans un salon de thé. Il commence à me faire peur.

Il ne manquerait plus qu'il s'achète un costard.
Ne parle pas de malheur. Pourquoi pas porter une jupette d'écolière pendant qu'on y est. On est pas des gonzesses.

A cet instant, une fille arrive, seins nus et vient s'asseoir sur les genoux de De Maio. Ce dernier l'attrape par la taille et l'embrasse goulûment avant de reprendre la parole.

Hey, l'ami, je te présente... hmmm... peu importe.

Qui c'est cette fille ?
J'en sais foutre rien. (il se tourne vers elle). Ok, bébé, je suis occupé là. Tu as qu'à te caresser en pensant à moi. Quand j'aurais terminé l'interview, je viendrai te faire renaître.

La fille se lève et s'en va, d'une démarche chancelante.

Eh bien... je constate que vous avez un certain succès avec la gent féminine.
Là, c'est facile, elle est complètement bourrée. Mais il est vrai qu'en général, je plais beaucoup. Vous savez pourquoi ?

Parce que vous vous épilez le torse ?
Oui, aussi. Mais surtout parce que je suis vrai. Je transpire l'authenticité. Je ne suis pas un de ces trous du cul de poseurs. Tu comprends ça ?

Oui, oui, je comprends très bien. Alors, comment définiriez-vous votre relation avec les femmes en trois mots ?
Woman, be my slave.

C'est joli mais ça fait quatre mots.
Ouais mais c'est l'idée qui est importante. D'ailleurs, si tu es intéressé, ramène ta fraise tout à l'heure, j'ai deux ou trois poupées à te présenter.

Euh, non merci, je suis marié.
Ecoute-moi bien mon pote. Chez Manowar, nous sommes tous mariés au Métal. Les pantalons en cuir, les motos, les filles, l'alcool. Ca, c'est l'esprit Manowar.

Vous ne vous trouvez pas un peu âgés pour tout ça ?
Regarde-moi bien. Mate un peu mes biceps, ma gueule d'ange, mes guiboles affriolantes. Franchement, tu me donnes quel âge ?

45 ans.
45 ans ? Merde ! Sans déconner ? (il tâte ses bourrelets) Fait chier, je m'entretiens pourtant.

Euh, oui... bon, Joey De Maio, merci de m'avoir consacré cinq minutes de votre temps.
Y'a pas de quoi l'ami. Tu serais sympa d'aller me chercher mes peaux de bêtes aux vestiaires. Il commence à faire un peu frisquet !