Il
est dit à l'intérieur
du livret où l'on voit
une grande photo de Karajan
(c'est lui qui dirige ici et
il semble plus important que
l'auteur ou alors plus photogénique),
il est dit que cette oeuvre
a provoqué un véritable
scandale à sa sortie
en 1913 alors qu'on ne sait
pas si un an plus tard les mêmes
excités ont fait de même
pour s'insurger contre le fait
qu'il fallait aller crever dans
les tranchées avec même
pas un fond musical comme dans
les films de guerre où
l'on meurt au ralenti... ou
alors, pistonnés, ils
n'y sont pas allés, ah,
les salauds.
Bon,
ça se comprend un peu
cette haine envers cette oeuvre.
D'ailleurs, je suis presque
certain qu'encore aujourd'hui,
même si elle a bien sûr
perdu de son côté
"avant-garde", elle
doit encore surprendre. Encore
que, comme c'est reconnu universellement
comme une oeuvre géniale
par tous les grands spécialistes
qui s'y connaissent parce qu'on
leur a dit que c'était
génial, donc, tu n'oserais
pas en dire du mal de peur de
passer pour un ignare. Enfin,
ça dépend de tes
relations.
Ne t'attends pas, ami lecteur
néo-mélomane,
à une oeuvre très
ardue. En fait, il n'en est
rien. C'est très abordable.
A condition, bien évidemment,
que tu n'arrives pas directement
de chez Soprano ou M. Pokora.
Moi, avec les passages bourrés
de cuivres et de percussions,
j'ai parfois un peu de mal.
Ils sont très originaux,
certes, mais on peut leur reprocher
un peu de froideur, un côté
répétitif et un
rien martial. Ca part dans tous
les sens. C'est bordélique
bien que naturellement très
travaillé. Prends par
exemple "La danse sacrale",
vrai morceau de bravoure de
l'oeuvre, eh bien, moi, je trouve
que ça manque un peu
d'âme.
"Le sacre du printemps",
ça possède une
réelle identité
bien sûr. Je te rassure,
ça n'a aucun rapport
avec la merde sérielle
même si ça la précède
en quelque sorte. C'est de la
vraie musique. Parfois ça
rappelle un peu la musique folklorique
ou la romantique du siècle
précédent. En
plus, l'ensemble est bien agencé.
Séquences fortes, agressives
et courtes puis des moments
plus calmes. Ca permet d'écouter
d'une traîte sans trop
se lasser. Même si les
passages lents ne sont pas particulièrement
profonds ni émouvants.
Et je n'apprécie guère
les cordes pâteuses post-romantiques.
Au final, je dirai que Stravinsky
(avec ou sans w ou
i) ne m'a pas toujours
convaincu. Cette oeuvre m'a
paru souvent glacée.
Mais elle t'intéressera
sûrement si tu écoutes
déjà du prog (pour
l'aspect technique) ou du metal
(pour le côté violent
bien sûr). En plus, il
paraît que c'est très
barbare. Et dans la photo du
livret intérieur, Karajan
est super bien coiffé..
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un
autre grand
moment de musique
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Récemment
pour se relancer un peu Emma
Daumas
a décidé de se
la jouer black-metal !
Pas
sûr que ça marche.