Tous
les goûts sont dans la
nature. Du coup, si tu aimes
la musique de films façon
gros nanard à la Star
wars et drames grollywoodiens
des années 50, si les
grosses pièces pâteuses
clonées chez Richard
Wagner te siéent (du
verbe seoir dont il
est bon de savoir qu'il ne se
conjugue qu'à la troisième
personne), si la musique dite
"classique" du début
du XX° ne te laisse pas
insensible, cette oeuvre de
Holst est pour toi.
Dans le cas où tu aimerais
un peu de lyrisme, de l'émotion,
de la sobriété
aussi, de l'introspection même,
tu peux aller écouter
autre chose. Du coup, je pourrais
m'arrêter là. Mais
je vais continuer un peu, ça
fait plus sérieux. Même
si ce n'est pas forcément
un gage d'être lu.
Je développe donc :
En 1913, Holst compose ces sept
thèmes consacrés
à quelques planètes.
Il était très
intéressé par
l'astrologie, paraît-il.
C'est écrit dans le livret
intérieur où le
texte explicatif se veut très
laudateur de l'oeuvre, comme
de bien entendu. Chaque pièce
est sensée représenter
le caractère des planètes.
Mars est celui qui apporte la
guerre (thème par voix
de conséquence un peu
lourd); Vénus, la paix;
Saturne, la vieillesse (deux
thèmes plus "recueillis"
donc); Jupiter celui qui apporte
la joie, etc...
La pièce en bonus composée
par Colin Matthews reste bien
sûr dans le ton de l'oeuvre.
Il s'agit de la planète
Pluton découverte bien
après les compositions
d'Holst... manquerait plus qu'on
en trouve encore une demain
matin.
Ici, on insiste lourdement sur
les effets. Les cordes sont
très pâteuses.
Les cuivres martiaux. L'ensemble
me semble trop imposant et très
froid. Bien sûr, quelques
titres sont plus calmes comme
Venus ou Saturne, cités
plus haut. C'est vrai que la
paix et la vieillesse méritent
un traîtement plus apaisé,
détendu même. Mais
c'est fait sans convaincre.
Comme des thèmes impressionnistes
ne procurant... aucune impression.
Et des cuivres incongrus viennent
un peu rompre l'unité
des thèmes.
Du coup, on peut affirmer sans
se tromper qu'Holst est le premier
inventeur officiel de la musique
de film bien avant John Williams
et même James Horner.
P.S. : On trouve
ici, en bonus, "Somerset
Rhapsody" composée
par Holst en 1906. Cette oeuvre
se veut inspirée de chansons
populaires anglaises de l'époque
mais, elle évolue dans
le même registre et reste
pratiquement à la même
hauteur que les planètes...
si l'on peut dire.