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CHRONiQUES MUSiCALES

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Grosses pièces
pâteuses

Holst & Matthews -
Royal Philarmonic Orchestra

The Planets / Somerset Rhapsody / Pluto (2005)


Tous les goûts sont dans la nature. Du coup, si tu aimes la musique de films façon gros nanard à la Star wars et drames grollywoodiens des années 50, si les grosses pièces pâteuses clonées chez Richard Wagner te siéent (du verbe seoir dont il est bon de savoir qu'il ne se conjugue qu'à la troisième personne), si la musique dite "classique" du début du XX° ne te laisse pas insensible, cette oeuvre de Holst est pour toi.

Dans le cas où tu aimerais un peu de lyrisme, de l'émotion, de la sobriété aussi, de l'introspection même, tu peux aller écouter autre chose. Du coup, je pourrais m'arrêter là. Mais je vais continuer un peu, ça fait plus sérieux. Même si ce n'est pas forcément un gage d'être lu.

Je développe donc :

En 1913, Holst compose ces sept thèmes consacrés à quelques planètes. Il était très intéressé par l'astrologie, paraît-il. C'est écrit dans le livret intérieur où le texte explicatif se veut très laudateur de l'oeuvre, comme de bien entendu. Chaque pièce est sensée représenter le caractère des planètes. Mars est celui qui apporte la guerre (thème par voix de conséquence un peu lourd); Vénus, la paix; Saturne, la vieillesse (deux thèmes plus "recueillis" donc); Jupiter celui qui apporte la joie, etc...

La pièce en bonus composée par Colin Matthews reste bien sûr dans le ton de l'oeuvre. Il s'agit de la planète Pluton découverte bien après les compositions d'Holst... manquerait plus qu'on en trouve encore une demain matin.

Ici, on insiste lourdement sur les effets. Les cordes sont très pâteuses. Les cuivres martiaux. L'ensemble me semble trop imposant et très froid. Bien sûr, quelques titres sont plus calmes comme Venus ou Saturne, cités plus haut. C'est vrai que la paix et la vieillesse méritent un traîtement plus apaisé, détendu même. Mais c'est fait sans convaincre. Comme des thèmes impressionnistes ne procurant... aucune impression. Et des cuivres incongrus viennent un peu rompre l'unité des thèmes.

Du coup, on peut affirmer sans se tromper qu'Holst est le premier inventeur officiel de la musique de film bien avant John Williams et même James Horner.

P.S. : On trouve ici, en bonus, "Somerset Rhapsody" composée par Holst en 1906. Cette oeuvre se veut inspirée de chansons populaires anglaises de l'époque mais, elle évolue dans le même registre et reste pratiquement à la même hauteur que les planètes... si l'on peut dire.