En
cette belle journée,
chez lecteur mélomane,
je pense comme toi qu'il est
temps de donner mon avis sur
ce disque à ranger selon
la multitude dans la liste officielle
des oeuvres de la discothèque
idéale des incontournables,
indispensables, inoxydables,
essentiels et peut-être
même qu'il aurait aussi
changé le monde de ceux
qui l'ont écouté.
C'est vrai, j'en veux pour preuve
qu'après écoute,
mon cousin a décidé
de partir aux Kerguelen car
il avait appris entre temps
que c'était aussi un
disque à emporter sur
une île déserte...
mais sans nana.
Oui,
tous ces considérations,
c'est bien beau, mais, toi,
très cher ami lecteur
toujours aussi mélomane
et assidu, ce qui t'intéresse,
c'est de savoir ce que j'en
pense. quoi ? Tu t'en fous un
peu ?
Eh
bien, puisque tu insistes, sache
qu'après plusieurs écoutes
très appliquées,
j'en suis arrivé aux
remarques ci-dessous :
D'abord,
Hendrix n'était pas un
as de la compo, genre belle
mélodie (quelques titres
en souffrent) avec une voix
pas non plus toujours captivante.
Ensuite,
le son n'est pas forcément
au top. Et
si on trouve des trucs qui tiennent
encore largement le coup aujourd'hui,
certains sont plutôt ringards
et parfois banaux.
En entrée, c'est psychedelic
à outrance avec "And
the gods made love" (tout
un programme), couplé
avec "Have you ever been"
et on ne sait pas trop où
l'on va : beaux effets, choeurs
délirants. Du coup, on
se laisse facilement emporter.
Avec "Crosstown traffic"
Hendrix détourne la musique
rock-pop. Guitare tranchante
dans un titre rapide et réjouissant.
"Voodoo chile" s'impose
comme l'un des sommets de l'album.
Hendrix y côtoie le blues.
Et l'orgue de Winwood est là
pour encore plus nous assommer...
Plus
loin dans le bon encore, ça
démarre en trombe avec
le riff de "Burning of
the midnight lamp" où
le jeu de guitare est flamboyant.
Après, c'est nouveau
(pour l'époque bien sûr,
depuis on a entendu plein d'autres
belles
choses). C'est le cas avec la
suite "Rainy day, dream
away"/"1983"/"Moon
turn the tides"/"Still
raining still dreaming"
entre rythmes jazzy, superbes
envolées à la
gratte et musique progressive.
Hendrix aurait-il inventé
le prog ?
Plus loin "All along the
watchtower" (de Dylan)
est superbe avec un solo de
guitare sensuel en diable et
"Voodoo child (slight return)"
termine l'oeuvre avec son riff
passionnant.
En
outre dans cet album on descend
d'un cran avec un long passage
moins passionnant ("Little
miss strange"/"Long
hot summer night"/"Come
on"/"Gypsy eyes"
et "House burning down",
un peu meilleur quand même)
qui n'emporte pas vraiment l'adhésion
: trop basique,
trop sage, un peu daté,
compositions moins intéressantes.
Au
final, je trouve ce disque intéressant
dans sa majorité avec
quelques passages innovants
pour l'époque mais pas
de quoi crier au génie
quand même.
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l'image
du jour
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Hendrix
n'a pas toujours été
aussi célèbre
qu'on pourrait le
croire !

- Oh, mon Dieu,
Ginette, regarde,
c'est James Brown
!
- Mais, non, Monique,
tu te trompes, c'est
Stevie Wonder.
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