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CHRONiQUES MUSiCALES

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Electric woman waits
for you and me

The Jimi Hendrix Experience
Electric Ladyland (1968)


En cette belle journée, chez lecteur mélomane, je pense comme toi qu'il est temps de donner mon avis sur ce disque à ranger selon la multitude dans la liste officielle des oeuvres de la discothèque idéale des incontournables, indispensables, inoxydables, essentiels et peut-être même qu'il aurait aussi changé le monde de ceux qui l'ont écouté. C'est vrai, j'en veux pour preuve qu'après écoute, mon cousin a décidé de partir aux Kerguelen car il avait appris entre temps que c'était aussi un disque à emporter sur une île déserte... mais sans nana.

Oui, tous ces considérations, c'est bien beau, mais, toi, très cher ami lecteur toujours aussi mélomane et assidu, ce qui t'intéresse, c'est de savoir ce que j'en pense. quoi ? Tu t'en fous un peu ?

Eh bien, puisque tu insistes, sache qu'après plusieurs écoutes très appliquées, j'en suis arrivé aux remarques ci-dessous :

D'abord, Hendrix n'était pas un as de la compo, genre belle mélodie (quelques titres en souffrent) avec une voix pas non plus toujours captivante. Ensuite, le son n'est pas forcément au top. Et si on trouve des trucs qui tiennent encore largement le coup aujourd'hui, certains sont plutôt ringards et parfois banaux.

En entrée, c'est psychedelic à outrance avec "And the gods made love" (tout un programme), couplé avec "Have you ever been" et on ne sait pas trop où l'on va : beaux effets, choeurs délirants. Du coup, on se laisse facilement emporter.

Avec "Crosstown traffic" Hendrix détourne la musique rock-pop. Guitare tranchante dans un titre rapide et réjouissant. "Voodoo chile" s'impose comme l'un des sommets de l'album. Hendrix y côtoie le blues. Et l'orgue de Winwood est là pour encore plus nous assommer...

Plus loin dans le bon encore, ça démarre en trombe avec le riff de "Burning of the midnight lamp" où le jeu de guitare est flamboyant. Après, c'est nouveau (pour l'époque bien sûr, depuis on a entendu plein d'autres belles choses). C'est le cas avec la suite "Rainy day, dream away"/"1983"/"Moon turn the tides"/"Still raining still dreaming" entre rythmes jazzy, superbes envolées à la gratte et musique progressive. Hendrix aurait-il inventé le prog ?

Plus loin "All along the watchtower" (de Dylan) est superbe avec un solo de guitare sensuel en diable et "Voodoo child (slight return)" termine l'oeuvre avec son riff passionnant.

En outre dans cet album on descend d'un cran avec un long passage moins passionnant ("Little miss strange"/"Long hot summer night"/"Come on"/"Gypsy eyes" et "House burning down", un peu meilleur quand même) qui n'emporte pas vraiment l'adhésion : trop basique, trop sage, un peu daté, compositions moins intéressantes.

Au final, je trouve ce disque intéressant dans sa majorité avec quelques passages innovants pour l'époque mais pas de quoi crier au génie quand même.

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l'image du jour
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Hendrix n'a pas toujours été aussi célèbre
qu'on pourrait le croire !



- Oh, mon Dieu, Ginette, regarde, c'est James Brown !
- Mais, non, Monique, tu te trompes, c'est Stevie Wonder.