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À tous les étages!

Charlie Haden
Liberation Music Orchestra (1969)



La pochette annonce la couleur : Haden faisait en ces temps anciens dans la contestation. Quand il enregistra cet album, il se mit du côté des opprimés. C'est louable. Chants révolutionnaires d'Amérique latine surtout. Très beaux. Musiciens de premier ordre. Entre autres et parmi les plus connus : Carla Bley au piano et aux arrangements, Don Cherry à la trompette et Gato Barbieri au saxophone.

Et free-jazz à tous les étages !

Et pour quelques superbes thèmes on a droit à des délires free sans queue ni tête que rien ne justifie, même pas le lien avec la violence ou la répression des régimes fascistes.

Parfois au milieu de ces égarements free on entend des chants révolutionnaires, enregistrements d'époque greffés sur les interventions d'un ensemble le plus souvent cacophonique. Bonne idée.

Les thèmes sont donc constamment gachés par de très longs passages free. Exemple : "Song for Che" présente un intéressant début à la contrebasse et un passage assez lyrique où l'orchestre joue la belle mélodie. Ensuite le titre se perd longuement dans l'austère et le froid. Dans le reste de l'album on retient à peine une ou deux minutes de "We shall overcome", "War orphans" ou "Elquinto regimiento", ce dernier faisant ses vingt minutes !

Au final, là où l'on aurait pu avoir un bel album dégageant une certaine émotion et joué par d'excellents musiciens, ce qui aurait bien exprimé le concept intéressant que voulait développer Haden, on ne nous propose qu'un déballage pénible et pratiquement constant de free-jazz ennuyeux et insupportable. C'est bien dommage.