Dans la série des disques
que j'emporterais sur une île
déserte avec une super
nana quand même voici
le représentant d'un
courant actuel très créatif
dans la musique contemporaine
qui, loin de stéréotypes
véhiculés par
Ligeti, Varèse ou Stockhausen,
propose une alternative que
l'on retrouve dans les oeuvres
complexes et torturées
de Gregor Daubeski, musicien
doué dont le père
était russe, la mère
moldo-croate et le chien, Labrador
croisé avec un basset
des Ardennes.
Son
dernier album dont le titre
est "Symphonie ascensionnelle"
est le meilleur représentant,
par son côté très
abouti, du courant post-ligétien,
communément appelé
par les spécialistes
: "musique d'ascenseur".
Suite à une nuit passée,
à l'âge de 5 ans,
entre le 34° et le 35°
étage de l'immeuble du
KGB, durant le dur hiver 1975,
alors qu'il y avait une panne
de chauffage et d'électricité,
Gregor Daubeski garda un fort
traumatisme qu'il exorcise en
quelque sorte dans cette oeuvre
forte dont le ministre de la
Culture de notre beau pays,
n'a pas eu peur de dire : "Elle
est fôôrmidable
!"
En quoi consiste cet album que
je saurais trop te recommander
?
Sur le premier cd, cette symphonie
commence par un titre qui s'appelle
"Ouverture de la porte"
et dure 42 secondes. Le morceau
est très court certes
mais comme le disait justement
Gregor Daubeski dans une interview
pour Le monde de la musique
: "Plus
c'est court, plus c'est bon
!" Ensuite, il y a un deuxième
titre qui s'appelle "Premier
étage" qui dure
51 secondes comme d'ailleurs
tous les autres titres de ce
premier cd qui sont douze :
"Deuxième étage",
"Troisième étage"
et ainsi de suite jusqu'au douzième
qui s'appelle : "Onzième
étage" car le premier
titre, ne l'oublions pas, s'appelait
"Ouverture de la porte".
Que dire de ces titres ?
Ils
sont tous de valeur égale,
beaux et proches du sublime.
On y retrouve une constante
chère au maître,
à savoir "la linéarité
ascensionnnelle" qui est
en quelque sorte le moteur de
sa créativité.
Mais, derrière cette
uniformité hypnotique,
se cache une émotion
palpable qui parfois, je cite
: "Vous met sur le cul
!" (dixit le célèbre
black-critic Satanik666 dans
le revue Black metal et
musique sérielle).
Le deuxième cd est très
différent du premier,
comme une deuxième oeuvre
en quelque sorte. En effet,
les titres sont un peu plus
longs et durent 1' 34 pour les
treize premiers. Le premier
s'appelle : "Treizième
étage". Il vous
emmène jusqu'au septième
ciel. Puis, il y en a quinze
: "Quatorzième étage"
, "Quinzième étage",
"Quinzième étage
part II". Là, je
crois que l'ascenseur a dû
avoir une panne et est resté
bloqué quelques instants.
Et ainsi de suite jusqu'au quatorzième
qui s'appelle : "Premier
étage" car, comme
le disait fort justement Gregor
Daubeski, l'autre soir lors
un cocktail donné au
ministère de la Culture,
je cite : "Faut bien redescendre
!". Puis, c'est une espèce
de "Grand finale"
avec les deux derniers titres
dont le sombre et tourmenté
"Sous-sol" plus long
que les autres. Il dure 1' 59.
Pourquoi me dirais-tu ? Parce
que, comme le disait fort justement
Gregor Daubeski, au ministre,
entre deux verres, je cite :
"Plus c'est long, plus
c'est bon !". L'avant-dernier
titre nommé "Rez-de-chaussée"
est un pur chef-d'oeuvre.
A la fin, ce mélange
de vertige et de sentiment confus
qui nous avait pris durant tout
le cd, s'apaise enfin et l'on
retrouve toute notre sérénité
avec le dernier titre "Ouverture
de la porte, part II".
La notoriété commence
peu à peu à venir
pour Gregor Daubeski. La preuve
? Hollywood vient de lui proposer
de composer la musique d'un
film catastrophe "La chute
infernale de l'ascenseur en
folie".
A
mon humble avis, il serait temps
que tout mélomane un
tant soit peu averti jette une
oreille sur ce nouveau courant
musical nommé "musique
d'ascenseur" et son porte-drapeau,
Gregor Daubeski.