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L'île déserte

Symphonie Ascensionnelle
Gregor Daubeski (2018)



Dans la série des disques que j'emporterais sur une île déserte avec une super nana quand même voici le représentant d'un courant actuel très créatif dans la musique contemporaine qui, loin de stéréotypes véhiculés par Ligeti, Varèse ou Stockhausen, propose une alternative que l'on retrouve dans les oeuvres complexes et torturées de Gregor Daubeski, musicien doué dont le père était russe, la mère moldo-croate et le chien, Labrador croisé avec un basset des Ardennes.

Son dernier album dont le titre est "Symphonie ascensionnelle" est le meilleur représentant, par son côté très abouti, du courant post-ligétien, communément appelé par les spécialistes : "musique d'ascenseur".

Suite à une nuit passée, à l'âge de 5 ans, entre le 34° et le 35° étage de l'immeuble du KGB, durant le dur hiver 1975, alors qu'il y avait une panne de chauffage et d'électricité, Gregor Daubeski garda un fort traumatisme qu'il exorcise en quelque sorte dans cette oeuvre forte dont le ministre de la Culture de notre beau pays, n'a pas eu peur de dire : "Elle est fôôrmidable !"

En quoi consiste cet album que je saurais trop te recommander ?

Sur le premier cd, cette symphonie commence par un titre qui s'appelle "Ouverture de la porte" et dure 42 secondes. Le morceau est très court certes mais comme le disait justement Gregor Daubeski dans une interview pour Le monde de la musique : "Plus c'est court, plus c'est bon !" Ensuite, il y a un deuxième titre qui s'appelle "Premier étage" qui dure 51 secondes comme d'ailleurs tous les autres titres de ce premier cd qui sont douze : "Deuxième étage", "Troisième étage" et ainsi de suite jusqu'au douzième qui s'appelle : "Onzième étage" car le premier titre, ne l'oublions pas, s'appelait "Ouverture de la porte".

Que dire de ces titres ?

Ils sont tous de valeur égale, beaux et proches du sublime. On y retrouve une constante chère au maître, à savoir "la linéarité ascensionnnelle" qui est en quelque sorte le moteur de sa créativité.

Mais, derrière cette uniformité hypnotique, se cache une émotion palpable qui parfois, je cite : "Vous met sur le cul !" (dixit le célèbre black-critic Satanik666 dans le revue Black metal et musique sérielle).

Le deuxième cd est très différent du premier, comme une deuxième oeuvre en quelque sorte. En effet, les titres sont un peu plus longs et durent 1' 34 pour les treize premiers. Le premier s'appelle : "Treizième étage". Il vous emmène jusqu'au septième ciel. Puis, il y en a quinze : "Quatorzième étage" , "Quinzième étage", "Quinzième étage part II". Là, je crois que l'ascenseur a dû avoir une panne et est resté bloqué quelques instants. Et ainsi de suite jusqu'au quatorzième qui s'appelle : "Premier étage" car, comme le disait fort justement Gregor Daubeski, l'autre soir lors un cocktail donné au ministère de la Culture, je cite : "Faut bien redescendre !". Puis, c'est une espèce de "Grand finale" avec les deux derniers titres dont le sombre et tourmenté "Sous-sol" plus long que les autres. Il dure 1' 59. Pourquoi me dirais-tu ? Parce que, comme le disait fort justement Gregor Daubeski, au ministre, entre deux verres, je cite : "Plus c'est long, plus c'est bon !". L'avant-dernier titre nommé "Rez-de-chaussée" est un pur chef-d'oeuvre.

A la fin, ce mélange de vertige et de sentiment confus qui nous avait pris durant tout le cd, s'apaise enfin et l'on retrouve toute notre sérénité avec le dernier titre "Ouverture de la porte, part II".

La notoriété commence peu à peu à venir pour Gregor Daubeski. La preuve ? Hollywood vient de lui proposer de composer la musique d'un film catastrophe "La chute infernale de l'ascenseur en folie".

A mon humble avis, il serait temps que tout mélomane un tant soit peu averti jette une oreille sur ce nouveau courant musical nommé "musique d'ascenseur" et son porte-drapeau, Gregor Daubeski.