Jean
Giono
Le Déserteur Et Autres
Récits (1973)
"Le déserteur",
c'est comme "Faust
au village"
du même Giono, c'est posthume.
Et proposer à la vente
un "posthume" non paru
en son temps pour des motifs bien
compréhensibles, ça
peut avoir un intérêt
certain, surtout si ça
sort sous le nom de Giono. Perso,
je m'y suis laissé prendre
plusieurs fois.
"Le
déserteur" est donc
un autre recueil de nouvelles
de valeur inégale.
Tu
as d'abord "Le déserteur",
oeuvre de l'année 66 qui
fut, personne ne s'en souvient,
celle de "Oublier Palerme",
prix Goncourt qu'on a d'ailleurs
oublié depuis.
Donc,
dans cette première nouvelle,
la meilleure du recueil, Giono
de son style agréable nous
parle d'un peintre d'ex-voto dont
en fait on ne sait pas grand chose.
Il fuyait la police pour des motifs
qui sont inconnus. Et alors Giono
le suit en quelque sorte dans
son périple donnant comme
un goût de romantisme à
son personnage avant de conclure
qu'en fait il s'agit sûrement
d'un pauvre hère quelque
peu mystique, marginal, de quoi
intéresser bien sûr
notre écrivain manosquin.
Ensuite
j'accroche moins à "La
pierre" où Giono se
penche sur l'histoire du minéral
(le caillou, quoi). C'est certes
bien écrit (comme d'hab')
mais pas vraiment accrocheur,
un peu barbant et cette fin où
il nous dit vouloir s'approprier
les belles églises italiennes,
bof...
Avec "Arcadie... Arcadie..."
Giono parle de l'olivier et de
la vigne et insiste plus sur la
première, normal, elle
est son pays. Puis, il n'est pas
très à l'aise avec
la vigne (d'en bas) et se moque
un peu de la "côte
d'Azur", mais bon...
Pour
finir on a "Le grand théâtre"
où le père parle
au fils des étoiles, de
l'Apocalypse, et même de
philosophie, de l'âme aussi
et de ces "vraies richesses"
que Giono nous racontait si bien
dans d'autres oeuvres non posthumes
et bien meilleures que celle-ci.
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