Ah, voilà un jazz comme
je l'aime ! Et que les arrangements
sont admirables !
Gil Evans réussit là
une œuvre du niveau d'Ellington
et autre Mingus.
Bon, ce n'est sûrement
pas aussi aventureux comme chez
le volumineux Charlie ni précieux
comme chez le distingué
Duke, mais c'est un jazz souple
et racé, raffiné
et plein de swing. Un jazz avec
des instruments inusités
pour l'époque et quelques
trouvailles de bon goût.
Et pour une fois Gil Evans ne
se laisse pas aller à
quelques arrangements compliqués
et froids. Et pour cause, nous
sommes en 63 et l'arrangeur
n'a encore rencontré
la musique rock ou le free-jazz
qui vont le faire déraper
plus souvent qu'à son
tour.
Et les solistes me dirais-tu
? C'est le nec plus ultra du
genre. Il est ici assisté
par une flopée de guests
de premier ordre qui ne sont
pas pour rien bien sûr
dans la réussite de cette
œuvre. Et pour ne citer
que les plus connus, on a droit
à Ernie Royal et Thad
Jones (trompette), Frank Rehak
(trombone), Bill Barber (tuba),
Wayne Shorter (saxo ténor),
Phil Woods (saxo alto), Steve
lacy (saxo soprano), Eric Dolphy
(flute, clarinette), Ron Carter
(basse) et Elvin Jones à
la batterie.
Mes préférences
vont à "The Barbara
song", "Last Vegas
tango", "Concorde"
et "Spoonful" mais
le reste n'est pas mal non plus
dans l'évidence et le
bon goût.
Cet album est donc un excellent
album de jazz et pas loin d'être
le meilleur jamais réalisé
par Gil Evans.