"Ces nouvelles chansons"
furent en fait les derniers
enregistrements de Brassens
et on y trouve donc comme d'hab'
plein de petites merveilles
de chansons. Et quelques thèmes
parmi les préférés
du célèbre moustachu
de Sète.
Détaillons un peu la
chose :
Dans
"Trompe la mort",
Brassens parle avec ironie de
ses "soi-disant" problèmes
de santé. "Les ricochets"
rappellent l'époque où
il s'installait à Paris
fuyant le STO. "Tempête
dans un bénitier"
voit Brassens s'étonner
avec humour qu'on ait supprimé
le latin, la messe y perdant
tout ce qui en faisait son charme.
"Le boulevard du temps
passe", c'est celui qui
emporte ceux qui, jeunes et
fiers, alarmaient les vieux
bourgeois avant de devenir eux-mêmes
des gâteux, des avachis,
des pauvres sépulcres
blanchis. "Le modeste",
c'est un peu Brassens par lui-même.
Avec "Don Juan", il
parle de la bonté. Gloire
à celle qui dégela
dans sa main le pénis
du manchot, gloire à
ce soldat qui jeta son fusil
plutôt que d'achever l'otage
à sa merci. Et gloire
à Don Juan d'avoir osé
trousser celle dont le jupon
restait toujours baissé...
"Mélanie" est
une chanson de salle de garde
à la Brassens mêlant
sexe et religion avec talent
et humour. "Les casseuses",
c'est une autre superbe chanson
débordante d'humour sur
les... emmerdeuses, ça
ne manque pas ! Avec "Cupidon
s'en fout" Brassens propose
une belle chanson très
poétique sur l'amour,
bien sûr. Dans "Montélimar"
Brassens s'insurge contre tous
ceux qui, descendant vers la
grande mare en passant par Montélimar,
laissent leurs chiens ou chats
au bord de la route avant d'aller
buter presto contre un poteau.
"Histoire de faussaire"
affirme que tout est faux (ou
presque) mais pas forcément
l'amour. Dans "La messe
au pendu" Brassens défend
un curé qui s'insurge
contre la peine de mort. Avec
"Lèche-cocu"
il développe avec plein
d'humour le thème du
personnage (le lèche-cocu)
qui fait tout son possible pour
plaire aux maris des femmes
avec lesquelles il couche et
finit bien sûr par être
lui-même cocu. "Les
patriotes" est une chanson
anti-militariste de Brassens
assez percutante, lis plutôt
:
Quant
à nos trépassés,
s'ils ont tous l'âme
en peine,
C´est pas d'être
hors d'état
d' mourir d'amour,
cré nom de
nom,
Mais de ne plus pouvoir
se faire occire à
la prochaine.
Au monument aux morts,
chacun rêve
d'avoir son nom.
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"La visite" parle
du problème de la différence,
de la non-acceptation de l'autre.
"Elegie à un rat
de cave" est une petite
curiosité car une des
rares chansons de Brassens
avec l'accompagnement d'un
orchestre de jazz.
Et n'allez pas me dire que
la musique de Brassens n'était
pas à la hauteur de
ses textes où je vous
fous mon poing sur la gueule...
sauf le respect que je vous
dois.