Georges
Brassens
Les
Copains D'abord
(1989)
Au commencement (au mien, du
moins) était Brassens.
C'était un amoureux de
la belle chanson. Attentif à
soigner son texte. Attaché
à la mélodie juste.
Cent fois sur le métier
remettant son ouvrage. Un vrai
artisan, soucieux du travail
bien fait. Un orfèvre
de la chanson. Il était
du côté des faibles,
des opprimés. Il exprimait
son dégoût de la
guerre, de la bêtise,
des nantis, des installés,
des étroits, des cons.
Ses chansons, tout le monde
les connaît. Parfois même
sans savoir qu'elles sont de
lui. Elles font partie de notre
patrimoine, intemporelles, comme
composées il y a un siècle...
ou demain matin.
De cette compilation (comme
si l'on pouvait "compiler"
- le vilain mot ! - Brassens),
on pourrait critiquer son côté
exsangue par rapport à
la densité de l'oeuvre.
On pourrait dire : "J'aurais
préféré
tel titre plutôt que celui-là...
Pourquoi mettre en exergue les
sempiternels "Le gorille"
ou "Les copains d'abord"
et ignorer quelques trésors
cachés ?" Mais peu
importe. Tout est bon chez lui,
il n'y a rien à jeter.
Brassens, on l'écoute
de temps en temps en épicurien.
Il faut le savourer à
petite dose. C'est un plaisir
fin et délicat sans cesse
renouvelé. Ses chansons
inusables, c'est comme du bon
vin... une sacrée cuvée
!
Au commencement était
Brassens. Aujourd'hui et pour
toujours, il nous reste Brassens.