Genesis
Le
fabuleux destin !
"Supper's
ready ?"
Peter Gabriel,
un soir qu'il avait la dalle
Au
début des années 60,
deux jeunes anglais nommés
Peter Gabriel et Tony Banks font
connaissance près du mur
du jardin de leur collège.
Le premier chante tout en écoutant
pousser les fleurs. C'est déjà
un vrai poète. Le second
a appris le piano. Il joue par coeur
le prélude n° 4 opus
28 de Chopin. Il rêve d'inventer
le mellotron.
Dans
la cour de ce même lieu, Anthony
Phillips et Michael Rutherford jouent
de la guitare en même temps.
Sans voir Peter et Tony qui bientôt
forment un groupe nommé judicieusement
"The garden wall". Puis
Anthony et Michael en font de même
tout en s'appelant à juste
raison "Anon" qui signifie
anonyme car ils avaient
honte de leur musique qui, force
est de constater, était plutôt
nulle.
Finalement
comme les WC sont au fond du couloir
à gauche, ils finissent par
tous se rencontrer et forment un
seul groupe qui s'appellera plus
tard Genesis. Mais n'anticipons
pas.
Le
problème, à cet instant,
est qu'ils n'ont pas de batteur.
Alors, on fait appel à un
certain Chris Stewart qui jouait
déjà dans "The
garden wall", le groupe des
collégiens qui se rencontraient
près du mur du jardin fleuri.
Tu peux remarquer, ami lecteur,
que Peter avait déjà
un penchant prononcé pour
les fleurs. Mais n'anticipons pas
derechef.
Alors,
après avoir répété
dans une petite salle entre les
WC et le jardin, les futurs Genesis
finissent par donner un petit concert
dans la cour du collège.
Un témoin de cet événement
que j'ai contacté se souvient
encore que Peter jetait des pétales
de fleurs au public. John T. m'a
même déclaré
à ce propos : "J'étais
au premier rang. Je me suis pris
un putain d'énorme tournesol
dans l'oeil droit. J'ai rien pu
voir pendant au moins une semaine
!"
Bientôt,
comme un ancien élève
du collège de passage en
ces lieux (pourquoi donc ? je n'en
sais fichtre rien) et nommé
Jonathan King a fait une petite
carrière dans la chansonnette,
les gars du futur Genesis lui donnent
une cassette où ils ont enregistré
leurs titres. King, dont le bon
goût n'est pas prouvé,
trouve ça génial et
accepte de les produire.
Début
68, ils sortent un 45 tours deux
titres. C'est le bide. Chris Stewart
dépité s'en va alors
et devient fermier sans s'éloigner
vraiment de la bouse. Il est remplacé
par un certain John Silver dont
je ne sais pas grand chose. En tout
cas, il n'a aucun rapport avec un
personnage de Stevenson dont je
peux te dire qu'il aimait la musique
folklorique écossaise.
Et
le nom du groupe me dirais-tu ?
Eh bien, King qui cherchait depuis
un moment finit par trouver "Genesis".
C'est con, certes, mais pas plus
que ceux des autres groupes nés
à cette époque.
Le
groupe enregistre alors un album
appelé sobrement "From
genesis to revelation". Mais
il sort sans nom de groupe car à
ce moment-là, un autre groupe
s'appelait comme eux. Mais comme
ce dernier s'était appelé
"Genesis" bien avant eux,
King aurait affirmé dans
la cour du collège, à
deux pas du mur du jardin : "Quand
je pense que j'avais trouvé
un super nom de groupe, c'est chiant
!"
De
quoi est faite cette oeuvre ? C'est
assez joli, un rien puéril.
Avec des chiées de violons.
Mais sans nappes de mellotron au
grand dam de Tony. Ni sans renard
sur la pochette plutôt sobre.
Peter l'a beaucoup regretté,
lui qui aime les animaux.
On
peut remarquer, à cet instant,
qu'il paraît mal venu d'appeler
son album "From genesis to
revelation". Du coup ce 33
tours ne s'est pas vendu. C'est
normal, il avait été
classé dans le bac musique
religieuse. Tu aurais pu penser
qu'ils le missent dans le bac rock
progressif. Eh bien, je te réponds
non. Car le rock progressif bien
qu'ayant été déjà
inventé (on ne sait plus
par qui d'ailleurs) n'existait pas
encore.
Genesis
va-til mourir de cet échec
cuisant ?
Pas
du tout. Mais, tu t'en doutais,
je suppose...
Alors, on prête un cottage
aux Genesis qui y prennent leurs
quartiers d'été. Ils
passent le temps à ramasser
plein de grosses fleurs jaunes,
à regarder les renards courir
dans les prés et occasionnellement
à jouer et composer. Parfois,
ils se demandent même : "Si
on faisait du rock progressif avec
plein de breaks partout ? En mettant
aussi, pendant qu'on y est, des
chiées de nappes de mellotron
? C'est quand qu'on goûte
?"
On
a recruté un nouveau batteur.
Il s'appelle John Mayhew. Le groupe
joue bientôt dans un club
de Londres. C'est là que
sa future maison de disques le remarque.
Il va alors enregistrer un nouvel
album nommé "Trespass",
titre déjà mieux que
"From genesis to revelation".
Cette oeuvre n'a pas un gros succès.
En tout cas à peine plus
que le précédent bien
que ce soit du rock progressif.
C'est
sur scène que le groupe va
se faire connaître. Surtout
de par le jeu théâtral
de Gabriel. Tout le monde apprécie
l'homme-fleur, les maquillages,
les jolis déguisements de
Peter et la robe rouge de sa femme.
Bientôt
John Mayhew et Anthony Philips quittent
le groupe. Anthony souffre du trac,
paraît-il. Il se lance alors
dans une carrière solo où
il joue seul dans des salles vides.
C'est peut-être mieux. Mais
on ne sait pas si c'est son psychiatre
qui le lui a conseillé.
Et
voici qu'arrivent Phil Collins et
Steve Hackett. Le premier a encore
des cheveux. Il joue de la batterie.
Mais pas pour longtemps. Le second
taquine de la guitare. Enfin, parfois.
En
moins de temps qu'il ne faut pour
le dire, Genesis devient rapidement
un groupe à succès
et Gabriel, qui en marre de ses
déguisements à la
con, veut déjà quitter
le groupe avant qu'il ne devienne
lui-même, vieux, gros, chauve
et se mette à chanter "Biko"
tout en se couvrant d'un manteau
plein de ventouses en courant Milan-San
Rémo sur son superbe vélo
en tandem avec Kate Bush.
Genesis
va-il mourir du départ de
Gabriel ? Est-ce la fin du renard
et de l'homme-fleur ?
Pas
du tout... enfin, du moins pour
ce qui est du groupe. Pour les costumes,
il faudra se faire une raison.
En
effet, Genesis continue à
quatre et Collins remplace Gabriel
au chant tout en se déguisant
en épicier. C'est moins bigarré
bien sûr. Le modeste Hackett
joue de moins en moins de la guitare.
Puis il part, lui aussi, pour faire
des albums solo moins médiathiques
que ceux de Gabriel car il ne faisait
pas de clips avec Kate Bush.
Les
quatre se retrouvent alors trois
et enregistrent une jolie petite
daube judicieusement nommée
"And then there were three".
Alors, dans de délicieux
clips, Collins exhibe son swing
bedonnant, entouré de superbes
nanas dégoulinant de nichons.
Puis, ne pouvant enregistrer "And
then there were two", de guerre
lasse, les Genesis se séparent
après avoir fait un peu n'importe
quoi et le succès qui va
avec.
En
97, les tenaces Banks et Rutheford,
derniers tenants de l'appellation
contrôlée Genesis ®,
remettent ça avec un certain
Wilson au chant. Ils auraient même
rajouté à juste raison
: "Sans Genesis, on était
que peau de zébi !"
L'album a beaucoup plu. Du moins
aux fans du groupe. "C'est
un cédé qu'il est
hipère génialle"
a même écrit Jean-Steeve
Tronchefade dans Prog magazine
où il lui a donné
cinq boules quies sur six possibles.
Et il est difficile de résister
au charme hypocondriaque de ce cd
pour gardiennes de phare en pré-retraite.
Aujourd'hui,
sur la terre entière et même
plus loin, tout un chacun écoute
pousser les fleurs jaunes, prie,
se passe "Supper's ready"
en boucles, fait des processions
et espère revoir encore une
fois le groupe sur scène
avec ses principaux membres et les
merveilleux costumes de Peter.
vrai ou faux ?
Un
tas de rumeurs courent à
propos de Genesis. Les lignes ci-dessous
sont là pour rétablir
toute la vérité, rien
que la vérité.
Genesis
est l'anagramme de Kyo : FAUX
!
Genesis se transformait en tournesol
les nuits de pleine lune : FAUX
!
Genesis avait le sens de l'humour
: FAUX !
Genesis ne peut pas être conservé
dans le formol : FAUX !
Genesis a chanté avec Lara
Fabian à la Star Academy
: FAUX !
Genesis a inventé le mellotron
: FAUX !
Genesis donnait le rhume des
foins : FAUX !
Quelques jolies photos des archives
de Genesis ©
Peter Gabriel
à l'époque
où il n'était
pas encore sorti du lot.
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Phil
Collins allant acheter
ses croissants le matin
sous
un brouillard à
couper au couteau.
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Nicolas Sarkozy
(j'avoue ne
pas savoir ce qu'il fait
ici). |
Jonathan
King prenant
des vacances bien méritées
avec son frère
et sa mère
après avoir produit
Genesis.
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Le jeu du vieux Philou
Un
vieux philou s'est glissé
sournoisement parmi tous ces philous
jeunes et beaux. Trouve-le en cliquant
dessus :
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