Je
sais qu’aujourd’hui,
tu as le temps, ami progueux,
alors parlons un peu en détail
de cet album de Genesis, mot
qui signifie en bahonsuaï
où on sait dire beaucoup
en un mot : ceux qui se
sustentaient de termites avec
leur langue visqueuse sur laquelle
les insectes restaient collés.
Ce monument du prog ancien débute
plutôt bien avec "Watcher
of the skies". L'intro
de ce titre est grandiose. Malheureusement,
on a droit ensuite à
la voix de Gabriel parfois difficile
à supporter. Ce premier
titre est fort bien construit
sans changement de direction
ni prise de tête et le
final est fort bien amené
sur une rythmique assez virile.
"Time
table" débute avec
une jolie petite intro au piano.
C'est une agréable chanson
pop sans plus. Gabriel au chant
n'est pas plus évident
que dans le premier titre et
souvent sans grand feeling.
Au milieu du morceau Tony Banks
fait une curieuse intervention
aux claviers particulièrement
fade à un moment où
j’aurais aimé entendre
un peu Steve Hackett.
"Get'
em out by Friday" a un
début très prog
daté du plus mauvais
effet et particulièrement
laborieux. Peter Gabriel s'y
montre encore une fois assez
pénible. Le court passage
à la flûte est
intéressant et calme
un peu le jeu puis ça
repart, bille en tête
dans un prog échevelé,
limite cliché, jusqu'au
final d'un titre bien trop long
car très répétitif.
"Can-utility
and the coastliners" a
une belle intro dans le style
du futur "Dancing with
the moonlit knight" puis
ça démarre dans
le prog bateau estampillé
Genesis seventies ®. Le
passage claviers-batterie est
excellent et très prenant
mais les vocaux sont assez gonflants.
"Horizons"
permet enfin d'entendre Steve
Hackett en solo à l'acoustique.
La mélodie est superbe,
bien interprétée.
Ce titre (un peu court) est
un des meilleurs moments de
l'album.
"Supper's
ready", dure des plombes
et même si, plus c’est
long, plus c’est forcément
bon comme disait Rocco Siffredi
à Brigitte Lahaie alors
que dans l’intimité
ils écoutaient tendrement
enlacés "The musical
box" qui ne figure pas
sur cet album, disons que les
six premières minutes
sont excellentes. C'est très
lyrique, la mélodie est
belle et Peter Gabriel est à
son avantage. De temps en temps
une belle flûte (Gabriel
sans doute) donne une touche
romantique à l'ensemble
mais comme ça dure trop
longtemps, alors ça part
n'importe où, les rythmes
changent soudainement et très
souvent sans raison précise
et les passages chant/orgue
et le prog qui ne se retient
plus me prennent un peu la tronche
mais le titre finit plutôt
bien dans le grandiose.
Finalement,
cet album possède quelques
bons moments mais, son aspect
un peu prétentieux, cette
propension à toujours
vouloir en faire trop et ce
côté trop compliqué,
le rendent souvent agaçant
et un peu vieilli.