Il en est des blues-rockeurs
comme des fauves. Rien ne sert
de les garder en cage. Un Gallagher
(Rory, pas l'un des deux autres
pitres) enfermé dans
un studio ne sera jamais aussi
vrai que sur scène. Là
où son génie de
la gratte explose et où
il peut communiquer pleinement
sa furieuse envie de jouer dans
des envolées débordantes,
variées et prenantes.
Perdu dans la sueur et les senteurs
alcoolisées. On stage
!
Et ce sont les bienheureux Irlandais
de Belfast, Dublin et Cork qui
en profitent en cette année
74 durant un fameux "Irish
tour". D'où le titre
de l'album.
Pochette sobre et explicite.
Pas de photo de Gallagher près
de la piscine où posant
dans la Ferrari. La musique
de Gallagher est là,
évidente. Elle se suffit
à elle-même. Entre
passion et émotion. Cheminant
sur l'éternelle route
qui mène au blues. Sans
fin.
Au fil de dix titres ravageurs
sans la moindre baisse de tension,
entre hard-blues et boogie,
Gallagher (décédé
en 95) nous emporte avec sa
guitare juteuse et virile à
souhait dans un set que le temps
n'a jamais réussi à
altérer.
Musicien simple et pas frimeur
pour un penny, Gallagher dégage
une sacrée chaleur dans
cet album qui fonce à
cent à l'heure dans l'urgence.
Son brut et solos au long court.
Tout le rock qu'on aime est
là. Proche d'un blues
qui lui donne à jamais
l'intensité, la profondeur
et cette authenticité
dans laquelle Gallagher semblait
puiser sa force.
Attention ! Si tu aimes le blues-rock,
le vrai, ce live de Gallagher
t'est à jamais indispensable.