Léo
Ferré
Il
N'y A Plus Rien
(1973)
Dans la série des-disques-que-j'emporterais-sur-une-île-déserte
voici une sorte de patrimoine
musical hexagonal à visiter
régulièrement.
Ferré y propose une totale
adéquation entre le texte
et la musique. Ce disque est évocation,
puissance, cri. Les arrangements
d'orchestre sont superbes, proches
de la musique classique. Les mélodies
riches. Les textes sublimes.
"Préface"
débute l'album comme un
vrai coup de poing. C'est une
sorte de définition de
la poésie vue par Léo
Ferré. Urgence et gueulante.
A l'école de la poésie,
on n'apprend pas, on se bat.
"Ne
chantez pas la mort" proclame
Ferré, lui qui la chante
sur un magnifique texte de Jean-René
Caussimon accompagné d'une
musique façon Requiem.
Cordes magnifiques. Atmosphère
oppressante.
Avec
"Night and day", ça
tape, ça crie, ça
gueule. Ferré parle puis
chante, des putains lasses au
bout de son charnier. Et le sperme
des nouvelles se met du noir aux
yeux.
"Richard"
s'écoule mélancolique
entre récitatif et chanté.
Ferré reparle encore de
la solitude. Perdu dans les brumes
Pernod, il manie les mots et leur
donne un impact profond.
"L'oppression"
est toujours là bien sûr.
Elle gémit sur la gueule
des gens. Ferré la décrit
dans un registre semblable au
précédent titre
sur une belle mélodie mélancolique.
Tristesse et résignation
? Peut-être pas après
tout. Ces choses défendues
vers lesquelles tu te traînes,
elles seront à toi lorsque
tu fermeras les yeux de l'oppression.
"Il
n'y a plus rien" est crié,
gueulé par Ferré
qui déclame au fil d'une
quinzaine de minutes fortes sur
une belle assise musicale. Récitation
sous forme d'invective, "Il
n'y a plus rien" est prenant
et dense. Tout emporte l'adhésion
: l'accompagnement musical, le
texte puissant, la voix forte
de Ferré.
Et
s'il n'y a plus rien, il reste
cet album.
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l'image
du jour
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Un
moment dans le quotidien
de Léo Ferré
!
C'était
l'heure de la balade
matinale.
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