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CHRONiQUES MUSiCALES

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L'émotion,
c'est important

Gabriel Fauré -
Philippe Herreweghe (dir.)

Requiem (2019)


Dans la série des-disques-que-j'écoute-plus-que-de-l'-epileptic-dance-noise voici en ce splendide jour le Requiem de Gabriel Fauré qu'il ne faut pas confondre avec Gabriel Faure, écrivain connu surtout pour avoir été un ami d'André Malraux, le célèbre auteur de Les Chênes qu'on abat, essai écologiste avant l'heure sur la déforestation de la planète.

Fauré aurait composé ce Requiem pour rien... pour le plaisir. Et pour le mien aussi par la même occasion. Moi, j'adore les Requiem. On y trouve tout ce que j'aime dans ce genre de musique. C'est beau. C'est mélancolique bien sûr. Lyrique et profond. Un peu inquiétant aussi. Et même puissant.

Alors, quand le spleen me gagne, que plus personne ne me comprend en ce bas monde, que ma chaîne hi-fi tombe en panne, je pars seul avec mon baladeur écouter sur la plage ce beau Requiem - que Fauré a composé pour mon plaisir -, dans le vent et la solitude, les pieds dans le mazout, une mêche capricieuse voletant sous les embruns alors qu'une saloperie de mouette, accompagnée d'un cri angoissant, tournoie au dessus de moi tout en essayant de me balancer sur l'épaule son horrible fiente. Y'a pas à dire, les rivages de nos côtes sont mal tenus.

Bref, j'adore ce Requiem.

Fauré était un musicien du XX° siècle. En ce sens son Requiem ne déborde jamais. Pas du tout envahi de boursouflures. Des cuivres graves s'étirent. Des cordes tendues ensorcellent. Les chanteurs solistes sont prenants. Les choeurs, profonds. L'ensemble est plutôt sombre. Bien sûr.

Je suis alors comme possédé. Il est tard. Soudain, autour de moi tout est noir. Normal, me diras-tu, c'est un Requiem.

J'aime beaucoup le Requiem de Fauré.