Dans
la série des-disques-que-j'écoute-plus-que-de-l'-epileptic-dance-noise
voici en ce splendide jour le
Requiem de Gabriel Fauré
qu'il ne faut pas confondre
avec Gabriel Faure, écrivain
connu surtout pour avoir été
un ami d'André Malraux,
le célèbre auteur
de Les Chênes qu'on
abat, essai écologiste
avant l'heure sur la déforestation
de la planète.
Fauré aurait composé
ce Requiem pour rien... pour
le plaisir. Et pour le mien
aussi par la même occasion.
Moi, j'adore les Requiem. On
y trouve tout ce que j'aime
dans ce genre de musique. C'est
beau. C'est mélancolique
bien sûr. Lyrique et profond.
Un peu inquiétant aussi.
Et même puissant.
Alors, quand le spleen me gagne,
que plus personne ne me comprend
en ce bas monde, que ma chaîne
hi-fi tombe en panne, je pars
seul avec mon baladeur écouter
sur la plage ce beau Requiem
- que Fauré a composé
pour mon plaisir -, dans le
vent et la solitude, les pieds
dans le mazout, une mêche
capricieuse voletant sous les
embruns alors qu'une saloperie
de mouette, accompagnée
d'un cri angoissant, tournoie
au dessus de moi tout en essayant
de me balancer sur l'épaule
son horrible fiente. Y'a pas
à dire, les rivages de
nos côtes sont mal tenus.
Bref, j'adore ce Requiem.
Fauré était un
musicien du XX° siècle.
En ce sens son Requiem ne déborde
jamais. Pas du tout envahi de
boursouflures. Des cuivres graves
s'étirent. Des cordes
tendues ensorcellent. Les chanteurs
solistes sont prenants. Les
choeurs, profonds. L'ensemble
est plutôt sombre. Bien
sûr.
Je suis alors comme possédé.
Il est tard. Soudain, autour
de moi tout est noir. Normal,
me diras-tu, c'est un Requiem.
J'aime beaucoup le Requiem de
Fauré.