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CHRONiQUES MUSiCALES

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Avec un pouvoir
hypnotique

Electric Masada
At The Mountains Of Madness (2005)


Electric Masada fut un projet un peu déjanté du saxophoniste américain John Zorn, musicien déjanté lui aussi.

Il s'agit d'une sorte de confluence de la fusion créée par Miles Davis (à partir de "Bitches brew" jusqu'à ses albums live les plus ravageurs de la même époque) avec le King Crimson du milieu des années 70 et le Mahavishnu de McLaughlin. C'est sûr qu'on pourrait penser - si on connaît tous les groupes susnommés, bien sûr - qu'il y a pire comme influences. Le tout est remis au goût du jour. C'est à dire avec une puissance extrême et un son très léché.

Ce délire sonore très organisé est fait d'une section rythmique nerveuse avec des percussions façon Santana, des claviers comme pris aux Hancock, Corea et Zawinul d'antan sur lesquels on a ajouté quelques bidouillages électro mais à peine distincts. C'est tant mieux.

Sur cette rythmique diabolique, Zorn propose des envolées d'un sax alto assez brûlant, parfois limite inaudible car voisin de celui de Gato Barbieri, c'est à dire un peu free-jazz. Un guitariste nommé Marc Ribot - bien que peu inventif et tout dans les stérotypes - assume au maximum car il s'agit d'un album live pris sur le vif à Moscou et Ljubljana que l'on peut prononcer lioubiana.

L'ensemble est donc très énergique, pas forcément avant-gardiste mais possédant un réel attrait et un gros pouvoir hypnotique. C'est fort, dense, jouissif et puissant même si quelques passages free m'emmerdent un peu et que le coup des deux CDs avec des titres proposés en deux versions pas réellement différentes ne me semble pas très élégant.