Diam's
Aux
Victoires De La Musique
L'autre soir la râpeuse Diam's,
de son vrai nom Josette Grossebeauf,
n'a rien remporté aux victoires
de la variétoche franchouillarde...
mais je ne sais pas qui a gagné
car au même moment je regardais
Les 100 émissions les plus
connes de TF1 sur l'autre chaîne.
Désolé.
Malgré tout il est difficile
d'admettre la défaite de
Diam's quand on sait qu'elle a vendu
des millions de disques dans l'année
écoulée et que des
contingents d'esthètes se
sont privés de "Le rap,
c'est pas que de la merde"
de Joey Starr pour acheter son dernier
chef-d'oeuvre nommé "Dans
ma tronche y'a une grosse bulle"
dont le titre phare "Alors
ouais, la boulette !" est d'une
telle finesse que Vincent Delerm
(autre nominé) n'a pas craint
de dire : "C'est aussi beau
que ce que j'écris à
Evreux", c'est te dire. Du
coup je ne résiste pas au
plaisir de t'en mettre ci-dessous
un petit extrait qui sera à
même de tes faire saisir toute
la subtile poésie qui se
dégage de l'oeuvre de Diam's
:
Alors
ouais, j'me la raconte,
ouais, ouais, je déconne
Nan, nan, c'est pas l'école
qui m'a dicté mes
codes
On m'a dit qu't'aimais le
rap, voilà de la
boulette
Kes t'as toi ? T'veux un
coup de rangers dans les
roupettes ?
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On ne peut que constater amèrement
que le rap, cette expression spontanée
de la poésie urbaine, est
encore mis à l'index. C'est
bien regrettable et partisan quand
on sait que récemment Diam's
avait reçu le suffrage des
NRJ Daubes Awards expression tangible
du créatif musical radiophonique
pour musicomanes acnéiques.
Alors que pleins de pseudo-artistes
sont de froides entreprises à
asséner le trivial, prôner
les poncifs et propager le goût
douteux dans une suite de clichés
sans fin, la fragile Diam's dans
son beau survêt fluo et avec
sa jolie quinquaillerie toute clinquante,
sans excès ni la moindre
once de vulgarité, dans un
langage choisi et une gestuelle
élégante exprime une
réelle révolte et
sait véhiculer cette émotion
qui est l'apanage des grands artistes.
C'est un scandale !
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