ACCUEiL

DiSQUES

CHRONiQUES MUSiCALES

AUtRES

Elles sont deux
soeurs jumelles

Les demoiselles de Rochefort
Jacques Demy (1967)

 

 

Ces demoiselles sont bien deux soeurs jumelles nées sous le signe des gémeaux mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do et ça se passez donc à Rochefort.

En effet, le film qui nous concerne se déroule dans une ville là-bas, loin, même très loin qu'en bagnole il faudrait au moins un jour pour s'y rendre. Et c'est au bord de la mer comme à Marseille et même avec un pont transbordeur mais les acteurs n'ont pas cet accent vulgaire qui sent le poisson et le pastaga comme dans les films de Pagnol qui fut sans conteste le cinéma français... mais d'avant, bien avant.

En fait, "Les demoiselles..." est une comédie musicale et qui dit "comédie" dit jeux de mots, calembours recherchés, même que les dialogues étaient sûrement de Blanche et Dac dont, en outre, tu peux lire une superbe chronique d'une de leurs oeuvres ici même sur effetlarsen, le site des dingues de l'humour franco-français qui déborde.

Je te donne en passant deux répliques assez désopilantes, pas plus, de ces demoiselles, va regarder plutôt le film :

T'as un personnage qui s'appelle Dame. C'est Michel Piccoli qui est sans conteste le cinéma français. Et quand quelqu'un le rencontre il lui dit : "Bonjour Monsieur Dame !"

Plus loin, t'as un appelé du contingent (c'est Jacques Perrin qui fut aussi le cinéma français) et il va en permission dans la ville de Nantes :

Il dit (en chantant bien sûr) : "je vais en perm' à Nantes ! "

Avoue que c'est trop drôle ?

En plus, ce qui ne gâte rien, t'as Michel Legrand comme compositeur, un gars connu comme ayant fait un disque avec Miles Davis dont on a un peu honte de n'en avoir pas fait une chronique mais, bon, il en a fait tellement d'albums, Davis, pas Legrand...

Alors t'as plein de personnages qui chantent tout le temps même des paroles hyper quelconques du quotidien dont on sait que c'est le plus chiant. Et ils évoluent allègrement dans plein de jolies fringues égayées de belles couleurs dans de coquettes rues aux maisons bien crépies, très propres avec un beau goudron frais, des grandes places (propres aussi) même qu'on peut se demander si c'est pas tourné à Hollywood. Ils se rencontrent, ne se voient pas, se croisent, discutent, rient et chantent bien sûr, dansent souvent comme dans "West side story" mais en plein jour avec des couleurs bigarrées et même George Shakiris qui fut on s'en souvient encore le Fred Astaire des sixties.

Sache en outre qu'on trouve dans ce charmant film Françoise Dorléac, Catherine Deneuve (on peut les reconnaitre sur l'affiche plus haut) et Danielle Darrieux qui sont à n'en pas douter elles aussi le cinéma français. Quant à Gene Kelly, présent aussi, lui, il était américain et du coup ne put prétendre qu'à être sans conteste que le Fred Astaire des sixties... et des fifties aussi.