Une
bonne dizaine d'années
avant de tristement nous quitter
presque en même temps
que Bowie, Boulez ou Lemmy,
autant de gars à qui
la mort avait donné un
putain de talent, Michel Delpelch
revenait chanter ses vieilleries
dans une sorte de best of relifté.
Pour appâter, on lui avait
ajouter quelques chanteurs connus
(Cabrel, Voulzy, Bénabar,
Clerc, Souchon), d'autres moins
connus... pour appâter
aussi et un qu'on croyait mort
pour tenter de le ressusciter
ou qui vivait encore et qui
est peut-être mort depuis.
Paix à son âme.
Puis on a fait chanter tout
ce beau monde en duo avec l'ex-vieille
gloire de la chanson populaire
des années pompidoulo-giscardiennes
sans oublier une bonne pub et
on obtenait la meilleure vente
d'albums en notre belle France
lors d'une année qui
ne m'a pas particulièrement
marqué. Et toi ?
L'ensemble sonne très
"Maritie et Gilbert Carpentier"
*
au fil de chansons
produites souvent de façon
très ringarde avec des
violons pâteux comme ça
se faisait dans les enregistrements
de l'époque où
les Verts perdaient à
cause des poteaux carrés.
C'est chargé de paroles
souvent un peu niaises ("Wight
is Wight" en autres), d'un
Cabrel qui raconte qu'il est
du Loir et Cher avec son accent
qui sent bon le Lot et Garonne
et le tout est au niveau le
plus bas de la chanson franchouillarde
d'avant le premier choc pétrolier.
Les mélodies sont quelconques,
les voix pas loin d'être
insipides et les arrangements
plutôt atroces. Il y a
même une adaptation d'un
titre de Paul Simon qui s'appelait
"Fifty ways to leave your
lover" devenu "30
manières de quitter une
fille". Je veux bien.
Bref, cette compil était
l'album idéal pour la
ménagère de plus
de 70 berges essayant de se
rappeler qu'elle avait été
jeune. Et comme il ne faut pas
mésestimer l'impact de
la chansonnette sur les mémoires,
on peut donc finalement comprendre
aisément son succès.
*
célèbre duo télévisionnesque
des années Giscard, premier
grand spécialiste du
prime time vendable et créateur
d'ineffables duos.