Il
est bon de savoir avant d'aborder
cet album de Miles Davis qu'il
s'agit d'un live de sa période
électrique des années
que l'on pourrait qualifier de
jusqu'au-boutistes (74-75).
En effet, ces concerts permettaient
à Miles Davis d'improviser,
faisant exploser la musique dans
un délire sonore où
les musiciens sur une assise rythmique
fracassante tentent de dépasser
leurs limites.
A l'écoute, cela s'avère
assez ardu bien sûr, pas
loin de l'insupportable.
Aidé dans ce travail de
sape par des musiciens totalement
investis dans ce projet, notamment
Azar Lawrence saxophoniste proche
des délires coltraniens
et des guitaristes musculeux,
médiocres clones d'Hendrix,
et nommés Reggie Lucas,
Pete Cosey ou Dominique Gaumont,
Miles Davis propose un rythme
proche du point de rupture, tendu,
nerveux sur un son agressif annonçant
les futurs débordements
des jazz-rockeux de tout poil.
Et Miles Davis de laisser sa trompette
délirer sans retenue sur
des improvisations infinies dans
un schéma déjà
mieux développé
dans des thèmes comme "Calypso
frelimo" de l'album studio
"Get up with it".
Pris dans un délire sonore
proche de la transe, Miles Davis
et ses ouailles ont du mal à
me convaincre de les suivre dans
cet ailleurs où la dimension
harmonique traditionnelle a pratiquement
disparu.
Difficilement écoutable
pour le commun des mortels, cet
album a malgré tout un
aspect positif : il reste un terrain
de recherche pour les futures
parutions studios d'un musicien
toujours en quête d'innovations…
du moins à l'époque
où cet album a été
enregistré.