Miles
Davis
Blue
Moods (1955)
Dans
la série avec-Miles-Davis-il-y-a-toujours-quelque-chose-à-écrire
voici aujourd'hui "Blue
moods", une vieillerie
de 1955 qui fut l’année
de naissance de Jean-Louis Aubert,
le célèbre interprète
de "Plâtre et ciment",
ce vibrant hommage à
"The wall" de Pink
Floyd.
A propos de ce "Blue moods"
assez court (4 titres dont 1
plus long dépasse à
peine les 8 minutes) Miles Davis
a dit un jour, pas à
moi, je ne l’ai jamais
rencontré, à mon
grand regret :
"Quelque chose n'a
pas tourné rond pendant
la séance, il n'y a pas
eu de déclic, pas de
flamme dans notre jeu. Je ne
sais d'où ça venait
– peut être des
arrangements – mais ça
ne tournait vraiment pas. Mingus
avait pris Elvin Jones à
la batterie, et on sait à
quel point cet enfoiré
peut vous enflammer n'importe
qui."
Bref, Miles exagérait
un peu car ce disque, je le
trouve plutôt plaisant
même si Jones n’enflamme
rien et pour cause.
Et pourquoi l’aime-je
?
Eh bien, parce que d’abord
c’est du cool jazz de
chez cool (j'aime assez ce style
avec un rien de swing, c’est
le jazz, non ?) et par la rondeur
toute bonhomme de la contrebasse
de Mingus même si ce style
de jazz n’est pas forcément
le sien et surtout de par le
jeu magique de Miles Davis dont
le son de trompette et les fulgurances
sont étonnantes et particulièrement
sensuelles.
Et, malgré un vibraphone
(Teddy Charles), un trombone
(Britt Woodman) dont les sons
ne m’emballent guère,
les quatre titres sont plutôt
chaleureux et Miles Davis toujours
au top comme d’hab' et
cette oeuvre, sans être
au firmament de la disco du
trompettiste a finalement mieux
résisté au temps
que quelques merdes davisiennes
bien plus récentes de
l’époque fusion.