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Un peu froid

Miles Davis
Aura (1989)

Sorti sous le nom de Miles Davis, cet album est plutôt une œuvre du musicien scandinave Palle Mikkelborg. Ce dernier a composé les thèmes et Miles Davis en est le soliste. Dix titres aux noms de couleurs à travers des arrangements pour grand orchestre. Couleurs qu'aurait vues Palle dans l'aura de Miles Davis (?!?) D'où le nom de l'album.

Pour l'anecdote : c'était la première fois depuis les années 60 et les albums avec Gil Evans que Miles Davis rejouait accompagné par un big-band.

Tout ici est prétexte à laisser Miles Davis s'épancher dans des plages qui rappellent divers moments de sa longue carrière (surtout la dernière et les albums "Decoy" et "Amandla").

Dans l'orchestre en plus d'une armada de cuivres danois, le "Danish radio Big band" (5 trompettes, 3 trombones, 5 saxophones) on retrouve notamment John McLaughlin (compagnon de Miles Davis de la première heure "fusion"), à la guitare et Vincent Wilburn (qui a déjà joué sur les albums studio de Miles Davis) à la batterie.

Cet album possède une identité certaine. C'est son point positif. Par contre, les arrangements sont très froids et les passages jazz-rock hyper glacés. Quelques titres sont assez dispensables et peu dignes d'un musicien tel Davis qui évolue ici plus en guest - dans l'œuvre d'un Mikkelborg trop attaché au son et à la production -, qu'en vrai leader.

A travers un "crossover" hyper téléphoné où John McLaughlin promène une guitare sans grande inspiration ("Intro"), cet album n'apporte rien d'intéressant. Les cuivres sont assez figés et Miles Davis bien que souvent excellent est parfois un ton en dessous. Quelques titres à tendance "atmosphériques" sortent du lot et rappellent par leur style l'album "Siesta" qu'a fait Miles Davis avec Marcus Miller. Parfois cela sonne comme du ECM façon Terje Rypdal (avec lequel Mikkelborg a souvent joué d'ailleurs) et jamais on ne retrouve le funk torride et l'invention du Miles Davis d'avant 75.

Bref, "Aura", bien qu'ayant quelques moments intéressants, n'est pas vraiment un indispensable de la longue et impressionnante discographie de Miles Davis.