D'abord
il y a le nom du groupe :
The Dandy Warhols.
Le jeu de mots est bien trouvé
et l'article "The" est
très important. Il contribuait
à l'époque où
était sorti ce disque dans
90 % des cas au succès
du groupe dans les sphères
branchées.
Le lien avec Andy Warhol a bien
sûr une connotation culturelle
et même assez branchée,
aujourd'hui encore. En plus Warhol,
ça fait penser au Velvette
souterrain... tout comme la pochette.
La pochette, justement :
La banane, c'est bien sûr
la même que celle sur une
pochette du Velvet underground
susnommé, un des groupes
les plus soporifiques des années
70, sorte d'Etienne Daho qui raconterait
des trucs sado-maso, mais paradoxalement
reconnu par la critique (?) comme
l'un des plus importants de l'histoire
du rock.
La fermeture éclair, c'est
un clin d'oeil aux Stones. Rappelle-toi
"Sticky fingers".
A cet instant, on pourrait croire
naïvement que The Dandy Warhols
est un compromis entre The Velvet
Underground, Etienne Daho et The
Rolling Stones. Eh bien, il n'en
est rien.
D'abord si on se penche un peu
sur le livret intérieur
difficile à lire (comme
toujours chez les groupes qui
se veulent "différents")
on constate avec stupeur que les
Dandy Warhols ont fait appel (pour
un titre seulement) à l'ex-chanteur
du groupe Duran Dupon, l'attraction
musico-visuelle des eighties et
même à leur producteur
! En plus, on y trouve aussi le
fameux Tony Visconti metteur en
son du Bowie des années
glamrock. Ce n'est pas forcément
mieux.
Avec un tel staff, le groupe ne
pouvait que subir quelques influences
des plus néfastes qui dirigent
leur musique vers une sorte de
néo-cold-new-glam-wave
assez ringarde et plutôt
moche avec force synthés,
boîtes à rythme,
effets de voix à la Bowie
et choeurs emplis de "Hou
hou" des plus pénibles.
Hou ! Hou !
Le tout se balade sur des paroles
assez minimalistes, une voix du
chanteur en demi-teinte presque
susurrée et des mélodies
assez médiocres. Pratiquement
identiques du premier au treizième
titre répétant comme
à l'infini les mêmes
pauvres notes (on appelle ça
"des tempos hypnotiques"
dans les revues qui ont tout compris).
Sonnant comme la rencontre entre
un quelconque groupe de pop rock
à la mode d'alors et une
vieillerie glamrock, cet album
de The Dandy Warhols s'avère
rapidement quelque peu ennuyeux
pour être dans le doux euphémisme.