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Daft Punk
L'interview

Ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai rencontré l'un des deux beaux et sémillants gars du célèbre duo... En fait, c'est façon de parler car je ne sais pas vraiment comment il était ni lequel c'était, vu qu’il n’avait pas quitté son casque. Malgré tout, je lui ai posé toutes les questions intelligentes qu'on peut poser à un si extraordinaire artiste, tout en bouffant une bonne pizza, enfin, moi, lui, il aurait eu du mal avec son casque intégral.


Bonjour Mr Daft Punk !
Appelez-moi Daft, je suis que la moitié.

Daft, pas trop chaud sous le casque ?
Un peu mais faut ça ! On est Daft Punk ou on l'est pas !

Daft, j'ai lu sur un site internet très connu que votre dernier disque est l'œuvre la plus magistrale parue depuis "Superbouse", le troisième album de Cerrone. Vous en pensez quoi ?
Ah, Cerrone ! On l'a bien connu. Je dirais pas qu'il nous doit tout mais pas loin. Et de par le fait, c'était le plus grand. Dommage qu'il soit mort.

Il n'est pas mort.
Ah bon ? J'ai dû confondre avec un autre alors. En tout cas, du coup, il doit être moins grand.

Ca veut dire quoi Daft Prout ?

En fait, c'est plutôt Daft Punk. Ca vient du sanskrit. Ca signifie : sublime harmonie caressant la nature frémissante sous la rosée matinale tandis que la frêle hirondelle prend son envol dans le ciel immaculé où l'astre chaleureux commence à darder ses rayons bienfaisants au moment précis où tu te prends un vieux 33 tours de Giorgio Moroder sur la gueule.

Tout ça ?
Faut savoir que le sanskrit, c'est comme Daft Punk, ça en dit beaucoup avec peu de chose.

Daft, si j'ai bien compris, vous ne faites pas du punk ?

Pas du tout. On fait du néo-disco-revival-ringard.

Avec casque intégral ?
Absolument.

Oui, mais, tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que le disco, c'est de la merde !

C'est vrai mais balances-y dessus de la Daft Punk touch et ça devient tout de suite autre chose !

C'est quoi la "Daft Punk Touch" ? Un certain Feeling ? Des effets recherchés ? Des compos qui assurent ? Un son qui tue ? Un savant dosage entre l'ancien et le moderne, comme créant la musique de demain ?
Non, mais, qu'est-ce vous allez chercher là ? Vous n'y êtes pas du tout !

Ah bon ?
Ouais. En fait, tout est dans le super costume de scène avec nos casques sur la tronche. Parce qu'il faut bien le reconnaître, Daft Punk, c'est avant tout visuel.

Vous déconnez ?
Oui. Mais cela dit, sous son aspect hyper looké à faire peur, Daft Punk, aussi curieux que cela puisse paraître, c'est parfois aussi des mélodies captivantes comme du Donna Summer et des arrangements aussi beaux que du Earth Wind and Fire. Vous connaissez ?

Euh, non. J'ai pas de Teppaz.
Ca, c'est pas de bol !

Un morceau de pizza, Daft, elle est super bonne ?
Non, merci, je peux pas. Mais c'est pas grave, j'aime pas la pizza.

Justement, Daft, tout un chacun qui s'intéresse un tant soit peu à votre immense talent se demande toujours avec une impatience non feinte quel est votre plat préféré ?
En fait, j'aime bien la daftpunklette.

C'est quoi ?
C'est un plat qu'on a créé récemment avec mon pote de Daft Punk alors qu'on ne trouvait pas l'inspiration.

Vous cuisinez aussi ?
Oui et la daftpunklette consiste à mélanger un reste de daube de la semaine dernière à la tartiflette d'hier soir jusqu'à ce que tu obtiennes une pâte assez dégueulasse où tu verses un bon kilo de saindoux que tu avais au préalable laissé pourrir au fond de la cave jusqu'à ce qu'elle revienne...

Qui ça ?
L'inspiration.

Ca peut durer longtemps ?
La dernière fois il a bien fallu six mois. Heureusement que vers la fin on a eu la bonne idée de repasser un vieux 33 tours de Chic, sans ça on y serait peut-être encore. Mais bon, d'un autre côté, le saindoux en aurait été que plus à point si des rats ne l'avaient pas bouffé avant !

Ah, bon ?
Oui, mais c'est pas fini. Après, tu plonges une bonne cinquantaine de sangsues que tu as pris soin de découper en toutes petites tranches et laisse cuire le tout jusqu'à ce qu'une odeur particulièrement nauséabonde envahisse la cuisine. C'est sûr qu'à cet instant le plat est réussi !

C'est une nouvelle arme de destruction massive ?
Pas vraiment. Mais bon, il est préférable d'accompagner la dégustation de l'écoute de notre dernier album pour que l'effet soit total.

Daft, certaines personnes que je côtoie sur les dancefloors du monde entier croient curieusement que vous portez un casque pour cacher une sale gueule, qu'en est-il exactement ?
C'est totalement faux, bien sûr !

Ah bon ?
Parfaitement. D'ailleurs, nous sommes très beaux. Vous voulez que je quitte mon casque ?

Euh... Non... En plus, il y en a même qui pensent que ce truc sur la tronche c'est parce que vous êtes fans de courses de motos et certains, encore, supposent tout bêtement que c'est afin de vous protéger en cas où vous vous casseriez la gueule sur scène, on sait jamais.
Moi, je le vous dis : c'est n'importe quoi !

Ouais, mais en même temps des jaloux estiment que c'est pour vous cacher car vous avez honte de votre musique et même quelques autres pensent qu'une fois le casque quitté, ça vous permet de passer incognito dans la rue, c'est pratique.
En fait, tout ça c'est des conneries et je vais de ce pas vous donner la vraie raison. Comme le look c'est primordial pour percer dans le vaste monde impitoyable de la variétoche internationale et que depuis des lustres tout avait été utilisé, il ne nous restait plus que deux possibilités non encore utilisées.

Ah ouais, lesquelles ?
Eh bien soit porter un casque intégral ou bien se mettre une plume dans le cul.

Et alors ?
Alors, après un temps de réflexion, on a préféré le casque.

Je trouve que c'est un peu dommage.
Peut-être mais avec le casque, on avance masqués et ça permet de garder une part de mystère car comme le disait, je sais plus qui, moi peut-être, faudrait vérifier : garde le mystère, il te gardera.

En fait, Daft Pouet...
Pas Pouet mais Punk. Putain vous le faites exprès !

Désolé... Euh, Daft Punk, c'est un peu le Zorro de la pop french, quelque part.
Si vous voulez, mais on passe rarement notre temps à payer un coup de rouge à un ivrogne obèse. En plus, pas question de s'emmerder des plombes à essayer de comprendre les gestes d'un muet. Et puis, vous nous voyez tenter de sauter de trois mètres de haut sur un canasson noir, qui plus est dans une nuit complète ?

Euh ?

Manquerait plus qu'on s'abîme les roupettes. C'est hyper dangereux ce truc, je vous raconte pas. D'ailleurs, j'ai écrit une super chanson qui traite de ce thème sur une vieille mélodie de Barry White. Vous voulez en écouter un petit passage ?

Euh, non, car le temps passe et la vie est un papillon éphémère arborant les ailes du paradoxe et il faut se magner de finir cette interview.
Ah bon ?

Il paraît que Daft Punk fait un malheur au Groenland. C'est vrai ça ?

Parfaitement. Vous connaissez le Groenland ?

Non, mais je suis allé une fois en Ardèche quand j'étais petit, c’est à peine si je m’en souviens.

On peut pas dire que ce soit vraiment la même chose. Le Groenland, même si on s'y caille les oreilles malgré le casque, c'est un endroit bien plus étendu que l’Ardèche et vachement génial comme pays.

Ah bon ?

Oui. Et figurez-vous que les quelques autochtones égarés dans les coins les plus retirés du pays, avaient entendu parlé de Daft Punk, c’est fou, non ?

En effet. Un mot pour conclure ?
Si vous voulez.

"Casque" ?

Z'avez pas moins con comme mot ?