Tantôt, tu t'es peut-être
dit qu'il faudrait que tu t'écoutes
quelques Chicago. Eh bien, c'est
pratiquement inutile mais tu
peux aller quand même
vers celui-ci qui fut le premier...
et le meilleur. Figure-toi que
les gars y avaient déjà
tout dit tellement qu'après
jusqu'à récemment
ils eurent bien du mal.
A
cette époque donc, Chicago
s'appelait Chicago Transit
Authority comme la compagnie
gérant les transports
en commun de sa ville et si
les sept gars avaient été
de Paris ils se seraient appellés
Régie Autonome des
Transports Parisiens ce
qui en jette bien moins et ils
devinrent plus tard Chicago
et s'ils étaient venus
de Marvejols, Lozère,
ils se seraient appelés
Marvejols, ça
craint.
Ce double album de Chicago (en
français : chicago)
sortit donc en 69, qui fut une
fort belle année, j'en
veux pour preuve le fait que
ce fut celle de la naissance
de Marylin Manson, l’inoubliable
inventeur de l'indus peinturluré.
Les
gars proposaient un rock avec
moult cuivres, une force importante,
un gros feeling, un sens de
la mélodie assez poussé
et un mélange, plutôt
positif, joyeux et convivial,
de rock, de soul, de jazz et
de grosse variété
américaine qui gicle
alors que, par exemple, dans
U2, il n'y a que de la merde.
Et,
malgré des cuivres un
peu envahissants trop dans les
aigus parfois, un chanteur (Peter
Cetera) un peu agaçant
(il ne chante pas tout le temps),
le milieu du long "Liberation"
et "Free Form Guitar",
assez chiants, cet album est
encore largement recommandable.
L'interprétation est
très énergique,
distillée à cent
à l'heure, avec beaucoup
de pêche et cette jouissive
impression de "live"
qui donne une certaine urgence
à l'oeuvre où
il est difficile de résister
à des trucs comme "Beginnings",
"Introduction", "Listen",
"Questions 67 and 68",
"South California Purples"
ou le reprise de "I'm A
Man".
Le tout avec le plus souvent
de beaux et virils solos de
guitares (l'excellent Terry
Kath) dont le grand Hendrix
qui aurait dit, dans l’euphorie
du moment sans doute, un jour
à l'un des concert de
Chicago : « Leur guitariste
est meilleur que moi ! »