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CHRONiQUES MUSiCALES

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A le charme de
son temps...

Casablanca
Michael Curtiz (1947)

 

Pendant la seconde guerre mondiale les gens fuient le conflit et les Allemands avec l'espoir de rallier les Etats-Unis. Les départs se font de Lisbonne mais beaucoup se retrouvent bloqués à Casablanca dans l'attente d'un sauf-conduit pour le Portugal. Forcément la ville marocaine (alors sous protectorat français et en zone libre après 40) est un conglomérat de mecs pas nets, de nazis, de collabos et de résistants. On y trouve aussi Rick Blaine, le proprio d'un night-club. Il a une classe d'enfer, le costard blanc, le noeud pap, les cheveux gominés et la clope au bec, c'est Humphrey Bogart. Blaine est blasé, aigri, cynique et cache derrière sa moue amère un passé trouble incarné par Ingrid Bergman. Cette dernière l'a trahi et Blaine lui en veut à mort. Seulement, comme un vrai héros de cinéma, Blaine se retrouve bien vite face à un choix purement cornélien : le principe ou la femme ! Il devra choisir entre la conviction morale de devoir lutter contre les nazis et perdre la femme qu'il aime ou bien choper la gonzesse et abandonner le leader de la résistance aux Allemands.

"Casablanca" a le charme de son temps, le cachet exotique (bien que tourné en studio), un poil de Maghreb de carte postale très "orientaliste" quasiment fantasmé, les jeux d'ombre, le noir et blanc, les décors en papier mâché et son aspect "manque de naturel" à double tranchant. Si le traitement purement théâtral (tiré d'une pièce, d'ailleurs), jusque dans le jeu, contribue au phénomène, il tend à rendre les sentiments factices. La romance entre Bogart et Bergman n'a pas l'ampleur qu'elle mérite, sans compter qu'elle était tellement faiblarde qu'ils ont osé un flashback parisien pour l'étoffer qui, paradoxalement, s'avère superflu et un peu déplacé. Je trouve que ce passage rend la romance dérisoire alors que ne rien montrer aurait permis au spectateur d'imaginer tout autre chose. "Quoi, ils se font des baisers de cinéma pendant deux minutes et roulent en bagnole devant un décor qui défile ? Il n'y a franchement pas de quoi être rancunier !" Vous voyez le genre. Mais bon, je suppose qu'il est souvent (toujours ?) nécessaire d'accepter certaines choses lorsqu'on regarde un cinéma d'un autre lieu ou d'un autre temps comme il est indispensable d'accepter la démesure et le surjeu (avec musique pourrie) du Hong-kongais des années 80. Et je sais que vous adorez le Hong-kongais des années 80. Cela dit, Bogart, tout en retenue et en intériorisation, garderait toute sa crédibilité dans un film actuel. Parce que plus sobre, il est toujours impeccable, tout comme Peter Lorre, d'ailleurs, dans un petit rôle, ou Rains amusant en policier français opportuniste.

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un autre grand moment
de cinéma

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Une des scènes les plus érotiques de la longue
et merveilleuse histoire du septième art !


Touche-à-tout de génie, le chanteur de charme Iggy Pop est aussi acteur,
le voici jouant le difficile et délicat rôle de la grenouille verte de Bedriaga
lors de la période des amours dans le film "Le peuple de l'herbe 2".