Dino Buzzati
Le
Désert Des Tartares (1940)
Dino Buzzati, c'est surtout le
"K". Le "K",
moi, je n'ai pas réussi
à le lire. Je ne parle
pas de la nouvelle qui porte ce
nom mais du recueil qui le porte
aussi. Dino Buzzati, c'est le
métaphysicien du peuple.
Comme Kafka qui se fendait d'une
nouvelle sur un homme transformé
en dytique pour nous dire qu'il
ne faut pas se fier aux apparences,
Buzzati écrit des nouvelles
fantastiques pour nous parler
de la nature essentielle de l'être.
La différence fondamentale
qui sépare la métaphysique
de Buzzati et celle d'Hegel, par
exemple, c'est que j'en ai étudié
une des deux au collège.
N'ayant porté qu'un très
faible intérêt pour
Buzzati lorsque j'avais douze
ans, je me suis dit qu'à
présent que les turpitudes
de la vie et l'oeuvre d'Heidegger
sont une formalité pour
moi, je pouvais lire le "K"
en toute quiétude. J'ai
lu deux nouvelles et j'ai fermé
le livre avant de le rendre à
la bibliothèque pour prendre
à la place le théâtre
de Prosper Mérimée.
Ces nouvelles du "K"
m'avaient semblé très
enfantines avec des allégories
un peu grossières. Seulement,
je suis pugnace - vous le savez
- alors j'ai décidé
de donner une seconde chance à
ce bon vieux Dino. Cette seconde
chance s'intitule "le désert
des tartares", roman cultissime
du bonhomme considéré
comme son oeuvre majeure. Je l'ai
commencé le 17 juin et
terminé le 2 août.
Fait-il mille pages ? Non, à
proprement parler, il en fait
262. Si j'ai mis autant de temps
à le lire, ce n'est pas
parce qu'il n'est pas très
intéressant ou pas forcément
bien écrit ; non, non,
c'est parce qu'il n'est pas très
intéressant ET pas forcément
bien écrit. "Le désert
des tartares", c'est une
allégorie. Ce désert,
c'est la vie. On passe son existence
dans la solitude et le désoeuvrement
à attendre quelque chose
dont on ignore la réelle
teneur et on ne survit que dans
l'espoir de voir cette chose.
Le désert, c'est l'angoisse
de la vie, tu vois. Or, quand
elle touche à son terme,
le seul but, finalement, vers
lequel nous nous sommes acheminés,
c'est la mort. L'idée est
bonne mais une nouvelle de dix
pages eut sans doute été
suffisante. Et cette nouvelle,
cela va de soi, je l'aurais trouvée
enfantine avant de l'échanger
contre du Mérimée.
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LA
CHRONiQUE D'UN AUtRE
BOUQUiN
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La
Nausée
Jean-Paul
Sartre
...
vachement
philosophique
! ...
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