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Brian May
L'interview

Ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai rencontré le beau et sémillant Brian May dans son studio d'enregistrement. Il m'a reçu en toute simplicité près de sa cabine de mixage. Quand il m'a vu, il s'est arrêté de se recoiffer pour me serrer la main. Puis il a posé sa bombe de laque, a remonté négligeamment sa mèche et a répondu à mes questions dans un anglais correct que je vous traduis ci-dessous :

Bonjour Monsieur May...
Appelez-moi Brian ! C'est pas parce que j'ai joué "God save the queen" sur le toit de Buckingham Palace que je vais pas rester simple.

Brian, où en sommes-nous du groupe Queen ? Nous attendons avec une impatience non feinte la nouvelle compil.
Eh bien, pour l'instant, on vient de sortir "Queen - The very best of volume 12", c'est déjà pas si mal, merde !

Et ensuite ?
Il y aura bientôt un album solo de Freddie Mercury interprétant des titres de "Carmen" et "La Traviata".

C'est une bonne idée... Et comment ça s'appellera ?
Sans doute "The great Freddie meets Verdi and Bizet volume one"

"Volume one" ?
Oui. Il a enregistré un max de titres. J'espère que notre marque de disques trouvera où il a laissé traîner ses bandes d'enregistrements d'autres opéras et même d'opérettes.

Et en ce qui concerne votre propre carrière ?
Je compte sortir un album solo où j'aurai quelques guests stars.

Qui donc ?
Sans doute les Mechanics et peut-être même Freddie Mercury !

Euh... Comment ça ?
Figurez-vous qu'on a trouvé de vieilles bandes.

Il y chantait a capella ?
Non, il chantait à Londres...

Vous êtes drôle, Brian.
Hein ?

Ben, oui... il chantait à Londres.
Parfaitement et on va utiliser les bandes en rajoutant quelques instruments, c'est pas con ça !

Et en ce qui concerne le groupe lui-même ?
On va le reformer. On jouera avec la voix de Freddy en play-back pendant qu'on le verra sur un écran géant. Sur scène il y aura en lieu et place de Freedy l'ex-chanteur de Village people qui fera une sorte de karaoké. Tout le monde y verra que du feu.

C'est une super idée.
Oui. Ensuite, on en fera sûrement un live. Puis, il restera encore à sortir un "All the best from the very best of the greatets hits volume 14" de derrière les fagots et sûrement sur la lancée, un "The ultimate collection" pas piqué des vers.

Un "Ultimate" ? C'est dommage.
Ne soyez pas triste, Rien n'est perdu ! Je pense même qu'on finira bien pas trouver encore quelques bandes non utilisées et qu'on pourra peut-être en tirer quelque chose.

D'où vient ce nom de "Queen" ?
Eh bien, c'est simple. Quand j'étais petit, j'avais une maquette du Queen Elisabeth et quand j'allais au jardin public, je m'amusais à la faire voguer sur l'étang rêvant de partir joyeux vers des courses lointaines au milieu de ces cons de cygnes. Plus tard j'ai proposé ce nom aux autres membres du groupe. Ils ont accepté à la condition qu'on enlève "Elisabeth".

Pourquoi ?
Freddy trouvait que ça faisait trop gonzesse.

On vous a vu jadis au jubilé de la queen. D'aucuns ont cru y voir le signe d'une certaine compromission.
Au contraire. Quelque part, au niveau de mon vécu existentiel, en mon for intérieur sous ma superbe coupe de cheveux, entre un concert pour sa très gracieuse majesté et mon yacht aux Bermudes, je suis resté méchamment rebelle. En tout cas, j'ai toujours refusé de couper mes cheveux, c'est pas un signe ça ?

C'est sûr.
Et je vais vous avouer une chose : je suis toujours le révolté que j'étais quand j'ai composé "Satisfaction".

C'est pas des Stones ça ?
Vous êtes sûr ?

Oui.
Possible finalement... Y'a si longtemps... Et j'en ai tant composées. Mais si je suis venu à ce jubilé c'est surtout pour faire plaisir au prince qui est un pote et surtout un coéquipier de polo.

Vous jouez au polo avec le prince ?
Oui, tous les week-ends. Mais, avec le casque, c'est pas facile.

Comment ça ?
Difficile d'y rentrer tous les cheveux. Mais moi je souffre moins que lui.

Ah bon ?
Oui, il a du mal avec ses oreilles.

C'est vrai que vous avez une super coupe de cheveux.
Vous pouvez le dire. Mais c'est du boulot. Tous les jours je dois passer des heures chez le coiffeur. Une sacrée corvée. Il m'arrive même de rater l'entraînement de polo. Mais ça en vaut la peine. Faut souffrir pour être beau.

Le résultat est impressionnant... Mais, c'est pas tout ça... Il se fait tard, je dois vous quitter.
Fermez bien la porte en sortant. Avec tous ces courants d'air, ça pourrait me décoiffer.


Alors, j'ai quitté cette vieille gloire du rock me disant qu'il serait peut-être judicieux de passer chez le coiffeur car je commençais ça voir une sacrée tignace. Manquerait plus que je finisse par ressembler à Brian May.