Sam fait des rêves étranges dans lesquels il vole (littéralement) au secours d'une femme en cage. Lorsqu'il est éveillé, Sam est un fonctionnaire commun qui a une mère qui abuse de la chirurgie esthétique. Ils évoluent dans un monde futuriste totalitaire stylé années 30, bureaucratique, déshumanisé, oppressant, absurde et kafkaïen. La "nature" est cachée par des publicités, il n'y a pas de couleurs mais une tuyauterie envahissante, des techniciens hystériques et des fonctionnaires barges. Alors, évidemment, "Brazil" est un film esthétique à l'extrême et une critique acerbe de notre société, de son incohérence et de son administration paperassière omniprésente, déshumanisée, oppressante, absurde (et kafkaïenne). On voit que Gilliam a tâté du fonctionnaire administratif zélé et du formulaire à remplir. Le film, ici dans sa version de 2h23 (!) a évidemment quelques longueurs, disons un ventre mou d'une demi-heure, la plupart des scènes avec Lowry et Layton (dont le couple est aussi absurde que le film), avant qu'arrive le final ahurissant.