Boléro
Anne Fontaine (2024)
Ravel
est dans une usine, les bruits de
la machinerie sont hypnotiques,
il a mal au crâne. Nous sommes
en 1928 et il est sur le point d’inventer
le métal indus. Ensuite il
y a le générique composé
de moult reprises du Boléro
et qui débute par la version
de Zappa. Ici Ravel est un froid
technicien sans émotion qui
va aux putes, mais sans sexe, est
traité avec rudesse par un
critique pincé et vit une
romance non consommée avec
Misia Sert. D’ailleurs Ravel
se fait chauffer par toutes les
femmes pour une raison non expliquée.
Peut-être qu’il était
beau (ou célèbre).
En parallèle, il reçoit
la commande par Rubinstein (Ida,
pas Arthur) d’une espagnolade
qui deviendra le Boléro et
qu’il ne parvient pas à
écrire. Le film est sans
évolution, si ce n’est
celle de la santé de Ravel,
sur son final, puisque vous savez
que dans sa tête une tumeur
lui suça toute sa musique.
Le reste est une succession de scènes
identiques : Misia
Sert lui fait un rentre dedans sans
réponse, Ravel est injuste
avec lui-même et peine à
écrire son Boléro.
Certes le film est bien interprété
et les dialogues bien écrits,
sans doute même un peu sur-écrits
(chacun a le droit à son
trait spirituel), mais il n’avance
qu’au moment où le
Boléro est mis en œuvre,
après 1h30 de film, Boléro
au terme duquel tout ceci aurait
pu se conclure, d’ailleurs.
-
Vous ne trouvez pas qu’il
a de l’insistance, ce thème
?
-
Oui, comment allez-vous le développer
?
-
Je ne vais pas le développer
du tout. Je vais le répéter
17 fois.
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