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CHRONiQUES MUSiCALES

AUtRES

Un jazz expérimental

Paul Bley, Evan Parker, Barre Phillips
Sankt Gerold (2000)


Un jour, avec l'aide d'ECM, le pianiste Bley a rencontré le saxophoniste Parker et le bassiste Phillips dans un monastère perdu au milieu de nulle part et nommé Sankt Gerold. C'est là qu'a été enregistré cet album.

Au départ ce sont trois musiciens de jazz. Ici ils nous offrent un album plutôt difficile d'approche, naviguant entre musique contemporaine, impressionnisme et jazz free. Le tout plutôt loin de ce que propose d'habitude ECM. Il s'agit d'une suite de variations. Il y en a douze. Sans titre. Variation 1, Variation 2, etc...Chacun y va de ses compos. Cinq thèmes sont crédités des trois musiciens.

Tous ces renseignements peuvent te donner une idée de l'ensemble. C'est assez dépouillé. Limite austère. Parfois un peu froid. Nos trois lascars, particulièrement blanchis sous le harnais, se découvrent ici un lieu où ils pourraient encore exprimer quelque chose qui leur soit commun. Ca sonne donc comme une oeuvre solide, sans ego. On est sur la même longueur d'onde, si l'on peut dire. Chacun laisse à l'autre la possibilité de s'exprimer. On explore. On tatonne. On n'oublie pas non plus de rester dans le jazz, c'est une bonne chose.

"Sankt gerold" n'est donc pas un album complaisant ou fait à la manière de. L'ensemble paraît sincère car sans la moindre concession. Parfois, ce n'est pas très convaincant. On croirait même entendre à certains passages la vieille porte du monastère qui ferme mal. Faudrait peut-être y mettre un peu d'huile.

Mais, il y a plein de moments impressionnistes de grande qualité. Et nul n'est besoin d'aller faire une retraite dans un quelconque monastère pendant des mois pour les apprécier.