Jean
Bertola
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Chansons De Brassens (1989)
Un
jour, Brassens est mort. Eh
oui ! Et malheureusement comme
tout le monde. Moi même
aussi, tel que tu me vois pas,
ça risque de m'arriver
aussi un jour. On est là
à faire dans la joie
et la bonne humeur des chroniques,
en veux-tu, en voilà,
et d'un coup on apprend que
Gims vient de sortir un nouvel
album... et hop, on s'écroule.
All we are is dust in the wind.
Bref, Brassens est mort. Et
aussi comme tous les plus grands
car ce sont toujours les meilleurs
qui s'en vont. Même si
les cons le font aussi. Merci,
mon Dieu.
Et, du fait que Brassens avait
continué chaque jour
à composer des quantités
de chansons travaillées
jusqu'à la perfection,
il restait de lui tout un patrimoine
à chanter. Comme il eut
été regrettable
que personne ne le chantât,
ce fut Jean Bertola, ami de
Brassens, qui s'y colla. Et
de belle façon. Tout
en respect. A la lettre. Le
tout sans perdre l'esprit et
avec une voix pas loin du registre
du maître. Et un accompagnement
un peu plus fourni (piano, batterie)
qui montre, s'il en est encore
besoin, la qualité des
mélodies composées
par le vieux moustachu.
Et voici un des deux albums
consacrés à ces
oeuvres inédites où
j'aime particulièrement
"Quand les cons sont braves"
qui me fait curieusement penser
à quelques évènements
tragiques récents, "Méchante
avec de jolis seins" (les
deux ne sont pas incompatibles),
"Dieu s'il existe, il exagère",
plein d'humour, "La visite",
chanson sur la tolérance,
"Entre la rue Didot et
la rue de Vanves" dans
un Paris de l'occupation, "L'andropause"
où Brassens raconte que
son commerce charnel n'a jamais
été plus florissant
et "La maîtresse
d'école" aux méthodes
pédagogiques pas banales.
Le reste propose encore des
textes de haute volée
de la part de celui qui reste
le meilleur parolier de la chanson
française lui donnant
ses lettres de noblesse alors
que d'autres, bien portants,
continuent de décennies
en décennies à
la traîner dans la boue.
Au ciel de qui se moque-t-on
? Dieu, s'il existe, il exagère.