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Moralité :
ne buvez pas de café !

Honoré De Balzac
La Peau De Chagrin (1831)

 

Raphaël entre chez l'antiquaire. Description du rez-de-chaussée : 602 mots. Il monte l'escalier. Description du premier étage : 1299 mots. Il monte l'escalier. Description de l'étage suivant : 1473 mots. Pas de doute, je lis bien du Balzac. Pour information, ma critique fait 347 mots. Moi, j'aurais été Balzac, j'aurais mis une trentaine d'étages. Après tout, n'était-il pas payé à la ligne ?

Chez un antiquaire, donc, Raphaël se procure une peau d'onagre qui exauce tous ses désirs. Seulement elle n'a de cesse de diminuer chaque fois que Raph veut quelque chose. Il commande un café, PAF, elle diminue ! Et ça le ferait marrer si la fin de cette peau de chagrin ne signifiait pas sa mort. Je prends la peine de vous raconter cette histoire de café mais je sais très bien que vous savez tous de quoi parle "La peau de chagrin". Mais ce que vous ne savez probablement pas - selon ma théorie du "tout le monde connait, personne n'a lu" - c'est que cette histoire ne représente pas la totalité du roman mais seulement les deux tiers. Comme Marius qui n'a pas eu sa place dans le panthéon de la littérature malgré son rôle essentiel dans "Les misérables", Foedora a sombré dans l'oubli alors qu'elle est l'héroïne (ou plutôt la méchante) pendant un tiers du roman. Parce qu'avant de tomber Pauline la coquine et crever comme une merde, Raphaël nous raconte longuement "la femme sans coeur", Foedora, la salope coquette. Il l'a aimée, elle ne lui a jamais rien donné en retour, le personnage typique des auteurs du XIXe qui se sont pris des tuiles.

Bref, outre "les descriptions sur carnets de notes (descriptions que tout le monde saute, évidemment)" (comme le disait Montherlant) et la digression un peu agaçante sur Foedora, "La peau de chagrin" est un récit fantastique qui nous dit ceci : soit nous avons une vie rock n' roll et mourons à vingt-sept ans, soit nous nous faisons chier et vivons centenaire. Moralité de l'histoire : ne buvez pas de café.

 

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LA CHRONiQUE D'UN AUTRE BOUQUiN _____________________________________________________________________________

Le Procès
Franz Kafka

 

... diablement chiant ! ...