Parti un jour d'un trip "musique
électronique", le
groupe Tangerine Dream essaya
d'évoluer. Peut-être
par désir de se renouveler,
ce qui est louable me diriez-vous.
Sans doute aussi du fait qu'il
se trouva rapidement devant une
impasse. En effet, faire joujou
avec des claviers en tous genres
et même des mellotrons,
ça va un moment puis on
ne sait plus très bien
quoi faire.
Donc,
Tangerine Dream, avec cet album,
décide de mettre des vocaux
dans ses oeuvres. C'est Steve
Jolliffe - remplaçant de
Peter Baumann qui s'est barré
(on peut aisément le comprendre)
-, qui s'y colle. Plutôt
mal. Et, bien que nous soyons
à peine en 78 (une fort
belle année au demeurant),
il use, en précurseur,
et avec un mauvais goût
certain, du vocoder. Et ceci bien
avant les rigolos Buggles qui
furent en quelque sorte les pères
spirituels (si l'on peut dire)
d'Asia dont je ne vous écrirais
rien ici car ce serait hors-sujet.
Bon,
ces titres chantés ("Bent
cold sidewalk" et surtout
"Rising runner missed by
endless sender" assez atroce)
font penser à la fois à
un mauvais groupe d'adolescents
venant de flasher sur "Atom
heart mother" ou "Echoes"
jouant au coin d'une rue lors
d'une quelconque fête de
la musique et à un clone
raté de l'Alan Parsons
Project.
Dans
le troisième titre, Tangerine
Dream reprend ensuite le propos
qui fut le sien à l'époque
de "Ricochet" en y incluant
de nouveaux instruments et notamment
une flûte, des saxophones
et même une vrai batterie.
C'est un nommé Klaus Krieger
(dont le lien de parenté
avec le musicien des Doors est
loin d'être prouvé)
qui se charge du polyester (?)
custom built drums with multi
trogger unit (c'est écrit
dans le livret). La forme change
un peu mais le fond reste le même.
Ca s'appelle "Madrigal meridian".
Le thème s'étire
longuement entre réchauffé
et ennui.
On
sent ici, si l'on a écouté
bien sûr les précédents
albums, que le groupe a conscience
qu'il doit évoluer mais
n'en a pas les moyens, pris entre
un traumatisme pinkfloydien aggravé
et un souci frileux de ne pas
tout chambouler.
Au
final, on se trouve devant un
album plutôt médiocre,
un "Cyclone" qui porte
bien mal son nom.