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CHRONiQUES MUSiCALES

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Pour la sonorité de
son phrasé magique...

Miles Davis
The Man With The Horn (1981)


Ce disque est celui qui marquait la fin de la longue retraite de Miles Davis.

Durant plus de cinq années, les vautours de sa major, véritables rapaces avides de blé, avaient balancé aux pauvres fans en manque, quelques fonds de tiroirs... parfois très au fond.

Et à l'écoute de cet album on avait été déçu par le manque de pertinence de l'oeuvre.

Qu'y trouve-t-on ?

Un "Shout" assez commercial, du moins sans nouveauté et très étonnant de la part d'un découvreur tel que Miles Davis. Certes, son jeu a retrouvé sa belle sonorité d'antant mais ce "Shout" est dans la lignée d'un Herb Alpert (une espèce de souffleur américain pour Casinos de Las Vegas).

"Fat time" est une simple remise à jour de thèmes créés une dizaine d'années auparavant.

Idem pour "Aïda" et "Back seat Betty" qui sont de corrects morceaux mais sans plus. En outre, les envolées solistes des petits nouveaux de l'époque aux guitares, Mike Stern (sur "Fat time") et Barry Finnerty (sur "Aïda") sont tout à faits quelconques et très dans les stéréotypes des gratteurs de rock.

Il y a bien une chanson (une chanson, diantre !) sans grand intérêt sinon celui de penser que pendant sa retraite forcée, Miles Davis avait beaucoup écouté de funk, voire de disco ! Et pour faire bonne mesure, il inclut maintenant des synthés dans son accompagnement.

Il reste malgré tout la découverte d'un certain Bill Evans au soprano, très bon soliste dans la lignée de Wayne Shorter parti alors au sein du Weather Report de Joe Zawinul.

Aujourd'hui, débarrassé de contingences temporelles, cet album n'est pas un essentiel de l'oeuvre immense de l'artiste et quelques titres demeurent très dispensables même si l'on se plaît encore à l'écouter, ne serait-ce que pour la sonorité de son phrasé magique.