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CHRONiQUES MUSiCALES

AUtRES

ll est hanté : le riff,
le riff, le riff

Led Zeppelin ll
Led Zeppelin (1969)

 

L'autre jour, un peu las de me passer mes cds de classique préférés, je me suis dit, seul avec moi-même (en vérité, on était deux), nous nous sommes dits, moi et moi, je nous cite : "Tiens, si je m'écoutais un bon vieux zeppelin ! Le deux ferait bien l'affaire ! Qu'est-ce que tu en penses ?" Seul l'écho répondit à ma voix. Il faut savoir que j'ai l'habitude d'écouter la musique dans un pré sur le haut plateau ardéchois. L'acoustique y est de premier ordre et les voisins peu regardants.

Je sortis donc le cd qui dormait dans sa pochette depuis des lustres et peut-être même quelques lampadaires.

A l'écoute de cette oeuvre antique, le mot "riff" me vint rapidement à l'esprit. Un riff présent partout comme la marque de fabrique de Jimmy Page. Il a le sens du riff comme un rond-point le sens giratoire. Il l'installe constamment dans les esprits et fait la différence.

- Je suis hanté : le riff, le riff, le riff ! déclare Page possédé.

"Whole lotta love" démarre avec lui. Il est vicieux. On appelle ça un hit. Lourd. Imparable. Il en faut obligatoirement sur un album pour qu'il fasse le tour du monde. Puis le petit break délirant étonne encore. Après le thème revient plus féroce avec une rythmique monumentale et un solo de guitare meurtrier. A ce moment précis, Led Zeppelin est assassin. Plus loin, deux thèmes proches de la ballade, "What is and what should never be" et "Thank you" séduisent. Ils sont là pour varier les effets et plaire aussi, pourquoi pas, à ceux qui n'aiment pas forcément le hard-rock. Explosion puis calme. Tel est le leitmotiv.

Le reste, c'est le blues revu et corrigé à la sauce psyché. Vulgarisation d'un style. Recyclage étonnant. Plein d'excès. Bordel organisé. Gros effets. Son brut. Energie. Puissance. Changements de tempos. Et puis "Heartbreaker". Page y joue les Hendrix. Un solo de batterie en malus dans "Moby Dick", ils auraient pu nous épargner ça, les Zeps. Et la voix de Plant. Ce n'est pas Patrick Juvet reprenant "God save the queen" dans un tribute aux Sex Pistols mais... et toujours le riff comme pour combler les manques.

La bande à Page asseoit ses outrances seventies sur un blues immuable. Et puis, ils le peuvent les Zeppelin. Ils sont tombés dedans étant petits. "Les racines, il n'y a que ça de vrai" peut-on lire dans Rustica. Et tout au long de l'album, le gros dirigeable tire aussi un peu sur la corde mais elle ne casse pas. Du moins pas encore.

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l'image du jour
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Les moments les plus dramatiques de la longue
et merveilleuse histoire du groupe Led Zeppelin !

Un jour, Robert Plant ne sembla pas très convaincu
par la nouvelle coupe de cheveux de Jimmy Page.