Figure-toi qu’avant de faire mourir de rire la terre entière avec Le procès, Kafka faisait déjà se bidonner un peu moins de monde en 1915 avec ‘Die Verwandlung‘, (La métamorphose, c’est mieux) mais, bon, sûrement qu’il n’a pas dû réussir vraiment son coup du fait que plein de gars sûrement sensibles à son humour très comme qui dirait "kafkaïen" étaient trop occupés à faire la teuf, dans la joie et la bonne humeur, là-bas, du côté de Verdun et du coup ils ont dû passer à côté.

Donc, un jour un gars nommé Grégory se réveille transformé en cancrelat. Pas mal comme début ! Et du coup, vu le look qu’il a le bougre, plus personne ne l’aime. On l’ignore, il se retrouve seul abandonné. Maintenant différent il est donc mis à l’écart dans la solitude et le désespoir alors qu’il aurait dû normalement faire marrer tout son monde à sa vue mais à cette époque on n’avait encore inventé les films d’horreur, on se contentait de proposer seulement des contes philosophiques, marrants, certes, mais sans visuel.

En plus ce bouquin est follement jouissif à sa lecture, d’une écriture tout en sensualité, dans un style à la fois chaleureux et vivant, plein de non-dits qui font quand même marrer et des personnages haut en couleur dont l’humour ravit.

Bref, tu l’as compris, à l’instar de Kafka qui se bidonnait à la lecture de cette nouvelle à ses potes, je me suis éclaté à cette métamorphose même si sans vouloir jouer les rabat-joie, je trouve qu’il n’est nul besoin de se réveiller le matin avec un look à la con pour être ignoré, abandonné, méprisé des autres ou même carrément balancé à la poubelle. Il suffit d’arriver tel qu’on est mais c’est moins marrant.