ACCUEiL

DiSQUES

CHRONiQUES MUSiCALES

autres

Un cinéma de genre
absolument hyperbolique...

Il Etait Une Fois Dans L'ouest
Sergio Leone (1968)

 

Rendez-vous compte que ce film est sorti au cinéma il y a cinquante-quatre ans. Pensez-vous que vous regarderez encore "Matrix" en 2053 ?... Bref, j'avais profité de sa ressortie dans quelques pauvres cinémas en France pour le revoir pour la quatrième fois. Quatre est un chiffre important, sachez-le, puisqu'en quatre ans et quatre films, Sergio Leone a tout révolutionné ("Pour une poignée de dollars", "Pour quelques dollars de plus", "Le bon, la brute et le truand", "Il était une fois dans l'ouest"). Ensuite il était bon pour la retraite.

Dans "Il était une fois dans l'ouest", le spectateur est censé ne rien comprendre alors je ne vous raconterai pas. Sait-on jamais, l'ensemble de mon (très) large lectorat n'a peut-être pas encore vu ce film. Sachez seulement qu'il y a un train et Charles Bronson qui est tout en intériorisation avec ses petits yeux. Tellement flegmatique, Bronson, qu'il joue de l'harmonica sans même bouger. C'est l'immobilité active, vous voyez, comme chez Johnnie To.

"Il était une fois dans l'ouest" fait partie des intouchables. Seulement l'intouchable s'arrête à ma porte, ce qui me permet de dire que ce film a un problème de rythme et j'oserai même dire qu'il y a trop d'histoire. Certains ne s'encombrent pas de scénario ; Leone, Bertolucci et Argento en ont trop. Le film est conçu avec de longues séquences sur une durée de 2h37. C'est un peu un anti Christopher Nolan qui, lui, combat justement la longueur par la rapidité (du coup, à la fin, on a une tronche énorme). Quand le montage est frénétique, le film paraît moins long. A contrario, un film intimiste contemplatif imposera l'impression de langueur avec des plans interminables, mais pendant 1h25. Leone, lui, utilise un montage linéaire strict avec de longues séquences, pendant plus de deux heures. Seul Morton dans son train s'insère parfois (quand Cheyenne vient chez Jill, quand Jill vend la propriété aux enchères) et même les flash-back semblent dans la continuité. "Il était une fois dans l'ouest" a été conçu avec un rythme volontairement... non rythmé. Par exemple, la présentation des quatre personnages principaux (Harmonica, Cheyenne, Jill et Frank), correspond aux quatre premières séquences du film et dure 45 minutes. Le film n'a pas encore vraiment commencé et une heure après il faudra encore se taper la scène insupportable de Fonda qui caresse le dos de Claudia Cardinale et lui fait des baisers de cinéma...

Outre cette remarque que je n'ai trouvée nulle part ailleurs (le film étant intouchable), "Il était une fois dans l'ouest" est simplement du western spaghetti, ce cinéma de genre absolument hyperbolique ou tout est exagéré et presque parodique. On y retrouve des tas de poseurs, l'économie du geste (jusqu'aux fusillades qui durent une seconde), les cache-poussière et les visages brûlés aux UV. Quant au visionnage sur écran panoramique (et siège qui fait mal aux fesses), il se justifie au moins pour trois séquences (les deux premières et le duel) avec du Morricone plein pot.

 

_____________________________________________________________________________

LA CHRONiQUE D'UN AUtRE GRAND FilM _____________________________________________________________________________

James Sort Sa Botte Secrète
Contre Les Ninjas Volants

James LaBrie

 

... un chef-d'oeuvre !!...