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Chicago
Chicago XI (1977)


"XI" est un disque étonnant. La preuve ? Bien qu’il soit d’un âge canonique, je l’ai écouté pas plus tard que tout à l’heure.

Figure-toi que les gars dont je ne sais pas s’ils furent tous de Chicago cherchaient alors à faire encore un autre bon disque, très motivés à continuer de par la qualité de leurs précédents opus. Et pour corser le tout et être sûrs de demeurer dans l’excellence, ils restèrent les mêmes en vertu du principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne.

J’ignore dans quel studio ils ont enregistré cet album, mais après l’avoir écouté on n’a pas forcément envie d’aller y faire un tour. Même qu’à côté, celui où enregistre Kagagne Bretzel, le groupe de death metal de mon beauf, c’est Abbey Road.

Donc, dans ce lieu hostile, des gars, ils sont sept, s’entraident pour réussir le chef-d’œuvre ultime. Ca discute, ça invente, ça débat, ça propose, ça échange :

- J’ai une super idée pour le titre : après "X", pourquoi pas "XI" ?
- Tiens, j’y avais pas pensé !
- C’est où les chiottes ?
- Au fond du couloir y’a bien une porte, mais, c’est peut-être pas là.
- Bon, les gars je vous laisse, je suis garé en double file.
- Ah, non, tu vas pas nous laisser tomber !

D’un titre à l’autre, ça innove, ça étonne, ça ravit, ça transporte, ça inquiète même. Régulièrement des passages à forte qualité musicale viennent un peu freiner l’enthousiasme délirant de l’auditeur mélomane (trois trucs à défaillir, deux à mourir) de cet album devenu culte.

Mais, le moment le plus génial de ce "XI", c’est quand le dernier titre s’arrête et que chacun rentre ravi à la maison. L’un dit : « je crois bien que je vais aller m’acheter une pizza en passant », l’autre : « ce soir y’a Starsky et Hutch à la téloche », un autre encore : « n’oublie pas d’éteindre la lumière en partant ».

À part ça, on voyage beaucoup dans ce "XI". Tiens, de la guimauve. Super, ces cuivres. Géniales, ces voix. Oh, la belle pochette. Tiens, mon pote qui écoutait le disque avec moi s’est barré. Je sens que la même envie me gagne à mon tour mais je me dois de tenir encore un peu pour en témoigner par écrit.

Heureusement tout s’achève enfin, après une ultime performance où les gars s’étouffent dans leurs cuivres comme possédés par les voix gluantes d’un diabolique combo de variétoche amerloc des seventies.

Musicalement, le disque évoque tour à tour le meilleur des Bee Gees période disco et le best of d’Abba toutes époques, en moins expérimental. Et Kurt Cobain aurait pu faire mieux même après sa mort.

 

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LA CRitiQUE D'UN AUtRE DiSQUE DE 1977 _____________________________________________________________________________

Over
Peter Hammill




... so, here we are, alone...