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Pour tout savoir il faut commencer par raconter les tristes vies de Louis Gromolar et son fils Paul.

Au commencement, il y avait Louis (Marius, Frankenstein) Gromolar, dit "Loule". Ensuite, il y eut Paul (Maurice Nosfératu) Gromolar, fils du précédent et appelé communément "Polo".

Polo fut le résultat malheureux d'un amour adultérin qu'eut dans un moment de terrible désespoir Louis Gromolar (dit "Loule") avec la gardienne d'un triste cimetière de Marseille dans la riante Provence de la France du début des années 80 baignée de soleil et où les cigales vous font chier du 15 juin au 30 août.

Un soir qu'il venait se recueillir, comme tous les mercredis, sur la tombe de César Montolivet (1960-1979), poète marseillais maudit, émule d'Edgar Poe, Loule aperçut la gardienne qui nettoyait négligeamment la tombe de Monsieur Escartefigue, un homme qui avait eu la mauvaise idée de mourir vers sa 99° année, faisant le désespoir de ses héritiers (car il avait tout bouffé, le salaud) et augmentant, qui plus est, le trou de la sécu. On comprend maintenant pourquoi la gardienne faisait peu de cas de la tenue de la tombe de cet Escartefigue.

Loule vit la gardienne le balai à la main, le cheveu en bataille. Un sentiment incongru l'envahit l'espace d'un instant. Il fallait à tout prix s'en débarrasser (de ce sentiment). Il lui proposa de se retrouver derrière le cimetière, près de la décharge. C'est ce qu'ils firent. C'est ainsi que neuf mois plus tard, Polo vint au monde.

Aujourd'hui, Polo est plus connu que son père qui est d'ailleurs aussi célèbre que Madame Bouffignole qui est la concierge de l'immeuble où habite Marcel Audigier à Aubenas au 3° étage de la rue Joe Dassin. C'est vous dire à quel point ce bon vieux Loule est un sinistre inconnu ! Car, pour ce qui est d'être sinistre, il est sinistre… et soucieux malgré tout de la bonne éducation de son fils car il a voulu lui inculquer quelques principes de base.

Vois plutôt :

Dans sa jeunesse, Polo subissait l'influence néfaste de son père (le précurseur français du black-metal et auteur au début des années 80, sous le nom de Lucifer666, de l'ineffable vinyle "Precocum Ejaculator").

Le dimanche, il devait aller visiter les cimetières de la ville et rencontrer une certaine inconnue qui balayait, le regard absent, l'œil vide et l'air simiesque, la tombe d'un certain Escartefigue.

Le soir, sur sa télé, Polo regardait des DVD de Napalm Death. Les samedis après-midi, il apprenait par cœur la biographie d'Anorexia Nervosas et pendant les vacances scolaires, il se devait, en plus, d'aller assister à tous les concerts d'Arkohn Infaustus, de hurler devant sa glace et d'écouter inlassablement la discographie complète de Cradle Of Filth tout en se baignant dans du sang (plus très frais !), de chauve-souris (pauvres bêtes !), qu'il avait mis une quinzaine de nuits à étrangler de ses propres mains !

A la longue, tout ceci joua bien sûr sur son subconscient et Polo devint plus triste qu'un album solo de Peter Hammill et il se baladait avec une gueule de vingt pans de long du 1er janvier au 31 décembre, une gueule par ailleurs moitié peinte en blanc, moitié peinte en noir. Tout cela à la grande joie (si l'on peut dire !) de son père fort satisfait de son rejeton.

Vers sa 18ème année, Polo se lança, sous l'insistance de son père et sous le nom de Pol Satanik dans le black metal. Son seul et unique album s'appelait "De profundis for the archedangel sodomizing in the new obscurantis triumpho tenebraum" qui, trop long, fut vite remplacé par "Hémoglobine" plus, euh, porteur selon les dires de sa maison de disques. C'était un compromis entre la musique de son père et celle d'Angel Corpse avec un zeste de celle d'Agoraphobic Nosebleed.

Le succès ne fut pas immédiat. On peut même affirmer, sans se tromper, qu'il n'eut même pas de succès du tout. Il vendit deux exemplaires de son album. Son père acheta le premier mais Polo ne sut jamais qui avait acheté l'autre. Ce qui, bien sûr, augmenta son désespoir déjà assez important et tant et si bien qu'il finit par sombrer dans la maladie, une longue, très longue, cruelle, très cruelle maladie.

Un jour, il rendit le dernier soupir gémissant un "aie ! Je meurs !" dans un sinistre hôpital de Marseille entre le cimetière et la décharge un jour d'hiver plein de Mistral et sans la moindre cigale.

Sa mort le rendit célèbre. Il devint une rock star maudite. Son disque se vendit autant que ceux de Coldplay et Beyoncé. On fit même un film sur sa vie.

Polo Gromolar devint une légende comme Hendrix, Morrison ou Lennon au grand désespoir de son père qui - d'entendre parler de lui en prime time à la télé et de voir ses DVD étalés comme des barils de lessive à la FNAC -, ne s'en remit pas et mourut d'une attaque l'été suivant, dans le plus complet anonymat entre la décharge et le cimetière alors qu'au loin les cigales continuaient d'emmerder le monde.

Quelques dates importantes dans la vie de César Montolivet grande influence du premier black-metalleux français

Le 15 janvier 1960, naissance à Marseille. La veille, l'OM avait battu Lille 2 à 1 après prolongation.

Le 15 janvier 1961, César a un an.

Le 28 juin 1971, César apprend à ses parents qu'il redouble le CM2. Son père aura ses mots terribles : "fils de con !" alors que l'OM réalise le doublé coupe-championnat.

Le 18 février 1972, il neige à Marseille et ça fout une merde pas possible surtout sur l'autoroute Nord. César en écrivit un de ses plus beaux poèmes "Ca glisse, con !"

Le 17 septembre 1973, César découvre aux Dames de France les textes d'Edgar Poe alors qu'il était venu acheter le dernier 45 tours de C. Jerome pour sa tante Mauricette.

Le 31 mars 1978, César écrit son recueil de poèmes : "Ballades funèbres", après être allé à l'enterrement de son oncle qui venait de se suicider après avoir appris que l'OM descendait en D2. Le lendemain, César croise Josip Skoblar sur la Canebière.

Le 14 septembre de la même année, ses parents meurent écrasés par une météorite lors d'un voyage au Mexique, trois jours après avoir attrapé une tourista carabinée. César en parlera dans le beau poème "Putain de caillou".

Le 2 janvier 1979, toujours pas remis de la mort de ses parents, César se suicide avec son écharpe de supporteur de l'O.M. après avoir écrit son plus beau poème "C'est trop con la vie !"

César Montolivet, sur la Corniche, réfléchissant à un nouveau poème avant de se rendre au Stade Vélodrome.